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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 17:18

  Les candidats en campagne présidentielle ont au moins un point commun. Les voilà convertis au « made in France », même si pour certains – et pas des moindres- la grâce les a frappés récemment.

 

Ainsi Nicolas Sarkozy s’est-il rendu en Haute-Savoie à Sallanches chez le fabricant de skis Rossignol. C’esr beau comme un conte de  Noel. L’entreprise a, en effet, décidé de rapatrier sa production de skis pour enfants au pied du Mont Blanc après l’avoir délocalisée à Taiwan. Restons lucides néanmoins, sans bouder notre plaisir, ce retour représentera 20 emplois sur les 190 existants à Sallanches.

 

De son côté, François Hollande a visité, début décembre, en Saône-et-Loire, sur les terres d’Arnaud Montebourg, le site de l’entreprise Eolane, qui a relocalisé en 2010 la production d’une tablette numérique fabriquée en Asie, puis il s’est rendu chez Alsthom. Son credo : le patriotisme industriel. Tout cela est très joli mais parfaitement marginal.


François Bayrou, lui, appelle à « consommer français » et Marine Le Pen veut « protéger notre industrie », sans être bien consciente, à l’évidence, des coups qui lui ont été portés.

 

Quelle mouche pique donc, ceux-là même qui nous expliquent, depuis si longtemps, que la nation est dépassée, qu’il faut se mettre à l’heure de la mondialisation. Quiconque le nierait ne serait qu’un chauvin, un xénophobe, un « patriotard », un analphabète de la globalisation.

 

Ce sont les mêmes qui nous ont vendu Maastricht, la constitution européenne, Lisbonne et, à présent, un nouveau traité destiné à mettre un terme aux souverainetés nationales et à placer nos Etats sous la tutelle des marchés financiers et des agences de notation.

 

Soyons sérieux : en 30 ans, la France a perdu 2 millions d’emplois industriels. En dix ans, ce sont 750 000 emplois du même type qui ont disparu. Notre industrie ne représente plus que 13% de la création des richesses contre 18% en 2002. Sur la seule année dernière, 72 000 emplois ont été liquidés.

 

Et dans l’Oise, nous sommes bien placés pour en parler, nous qui avons vu disparaitre Continental et des centaines d’autres emplois dans le Département.

 

Alors, assez de démagogie, d’autant que derrière ces vibrations nouvelles de la fibre nationale se dissimule une volonté d’avancer plus loin encore dans la voie de la dérégulation sociale, des bas salaires, de la mise à bas du code du travail, comme si la paupérisation du salariat pouvait garantir la vente de nos produits alors qu’elle en réduit précisément les débouchés.

 

Il n’existe de relance possible du « produire français » que sur la base de l’excellence, c’est-à-dire de la formation, de la qualification des salariés, de la reconnaissance de l’une et de l’autre, de la recherche, de l’investissement, ce qui implique de réorienter l’argent vers des objectifs et non vers les actionnaires et les marchés.

 

Henri Guaino, l’éminence grise du sarkozysme, a vendu la mèche de ce patriotisme soudainement retrouvé : il faut parler à la France du non de 2005, a-t-il affirmé. Pas sûr que celle-là soit prête si facilement à prendre des vessies pour des lanternes.

 

Elle n’a que trop donné.

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 10:59

S’il fallait une démonstration convaincante des méfaits de ce capitalisme mondialisé désormais libre de tout ou presque, le dossier des prix du gaz en est une.

 

Rappelez-vous : la fin du monopole de GDF, l’ouverture du capital (l’Etat n’en a plus que 35%) et l’installation d’entreprises concurrentes allaient être un bienfait pour les usages devenus d’ailleurs des clients.

 

La belle affaire ! Depuis 2005, les tarifs du gaz ont augmenté de 60%. En 2010, la hausse s’est élevée à 21% alors que les cours du gaz ont fortement baissé sur les bourses de l’énergie dans le même temps. La faute en serait donc à la formule de calcul fort complexe d’établissement des tarifs indexés sur l’évolution du taux de change euro/dollar et les cours du pétrole brut.

 

Qu’on en change ! A moins qu’elle ne satisfasse les actionnaires de Suez et de ses concurrents.

 

Toujours est-il qu’à l’approche des élections, cette flambée faisait désordre. Le gouvernement a décidé de geler les prix. Mal lui en a pris ! Le concurrent de GDF-Suez (Altugaz, Direct Energie, Gaz de Paris, Poweo) ont saisi le Conseil d’Etat au nom du non-respect de la concurrence libre et non-faussée.

 

Le Conseil d’Etat leur a donné raison. Conséquence : une augmentation de 10% se profile à l’échéance du 1er janvier.

 

Ennuyeux pour Sarko-zooro. Le gouvernement a donc fait des pieds et des mains pour limiter les dégâts et la hausse devrait s’élever à 4%.

 

Avec la concurrence, la liberté du marché… j’en passe et des meilleurs, le monde qu’on nous préparait serait beau. Voilà où nous en sommes. Il serait temps d’en tirer les leçons.

 

 

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12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 11:29

Figurez-vous que Sarkozy s'est couché, la nuit dernière, à plus de cinq heures du matin pour sauver l'Europe, le monde et sans doute l'univers. "C'était le sommet de la dernière chance", nous a-t-il dit, comme l'était déjà le précédent, puis tous les autres avant lui et tous ceux qui suivront.

 

Au final, l'accord s'est conclu à 23, c'est-à-dire les membres de la zone euro, auxquels se sont ajoutés six autres pays, autre s'y refusant, dont la Grande-Bretagne.

 

Ce sont les préconisations de Mme Merkel qui ont évidemment prévalu : règle d'or pour tous et donc austérité généralisée et obligatoire, des sanctions automatiques pour les nations désobéissantes qui, déjà en difficulté, le seront encore davantage, pas d'interventions de la Banque centrale européenne sur les dettes souveraines des Etats et donc pas d'autres recours pour les gouvernements que de se tourner vers les marchés, qui les étrangleront un peu plus avec un loyer d'autant plus exorbitant de l'argent que les agences de notation distribuent les bonnets d'âne et, enfin, un nouveau traité pour museler les souverainetés et mettre les Etats sous tutelle.

 

Nicolas Sarkozy peut donc d'ores et déjà préparer les futurs sommets car rien de tout cela n'est de nature à régler les causes de la crise. Les marchés et les banques demeurent en liberté. Leur tambouille spéculative va donc se poursuivre, les misères des peuples faisant leur bonheur.

 

L'austérité tuera toute possibilité de reprise et de croissance. La dégringolade ne peut donc que s'accélérer. L'accord de Bruxelles mérité donc un triple Z.

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6 décembre 2011 2 06 /12 /décembre /2011 15:31

Le 11 décembre prochain débutera le nouveau cadencement mis en place par la SNCF et RFF. Bien loin de l’objectif affiché de la SNCF de « clarifier » les horaires, ce nouveau cadencement est en réalité une étape supplémentaire de l’ouverture du réseau aux entreprises ferroviaires privées. L’hebdomadaire Politis publiait à ce sujet au mois de novembre dernier, des éléments confirmant la préparation d’une privatisation de nombreuses lignes.

 

En effet, dans un argumentaire publié au début de l’année 2011, RFF invoquait pour justifier les changements d’horaires « une mise en place progressive de la concurrence, qui demande plus de lisibilité et de transparence dans l’allocation de capacité ». Voilà donc résumée la stratégie de RFF, appuyée par le gouvernement, de démanteler les parties les plus rentables pour le privé et de laisser les lignes à problèmes aux Régions.

 

De surcroît, il est impossible de croire que le changement d’horaires de trains pour le 11 décembre coïncide par hasard le même jour avec la mise en circulation des trains privés de Thello (filiale de Veolia), conduits par des retraités de la SNCF dont la formation est moins longue et moins coûteuse et les exigences salariales moins élevées. Tout cela résulte de l’instauration de la concurrence pour briser le monopole du secteur, présenté comme un obstacle au sacro-saint dogme de la « concurrence libre et non-faussée ».

 

Ainsi, les usagers de la ligne Compiègne-Paris verront leur quotidien bouleversé. Certains, que j’ai rencontrés, se retrouveront d’ailleurs dans l’impossibilité d’utiliser le train pour se rendre sur leur lieu de travail ou à l’université. Par conséquent, ces derniers n’auront pour seule solution que de prendre leur véhicule personnel, congestionnant un peu plus le réseau routier au nord de Paris.

 

J’ai donc manifesté, à la Direction régionale SNCF, mon opposition au nouveau cadencement.

 

Je suis par ailleurs favorable à la mise en place d’un pôle national des transports publics favorisant le développement des transports collectifs et leur accès par toutes et tous et je me bats pour l’abrogation des lois de libéralisation du rail qui nuisent au Service public.

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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 17:25

Le président – candidat a tenu, jeudi soir à Toulon, son premier meeting de campagne. Les 7000 invités avaient été triés sur le volet par les services préfectoraux et les récalcitrants au sarkozysme ont dû manifester à un bon kilomètre de là, loin des caméras, afin que rien ne vienne troubler la grand-messe.

 

Les informations préalablement distillées par l’Elysée annonçaient une intervention destinée à montrer la détermination de l’orateur à affronter la crise financière et avec des dispositions fortes.

 

Le pétard était déjà un peu mouillé dans la mesure où nous en étions au énième discours sur le sujet, avant un énième sommet européen démontrant la énième impuissance des gouvernements à dompter les marchés et leur énième soumission à leur égard.

 

Au final, le propos présidentiel n’aura rien eu d’historique. Il était plutôt lénifiant. Il s’agissait en réalité, de préparer les français non seulement à l’exigence accrue de se serrer la ceinture mais encore à l’acceptation de nouveaux abandons de souveraineté au profit d’une Europe garde-chiourme de nations soumises.

 

Nicolas Sarkozy aura beaucoup parlé de souveraineté pour que nous y renoncions. Que nous prépare-t-on, en effet ?

 

L’Elysée reçoit lundi la chancelière allemande et un sommet européen se tiendra les 8 et 9 décembre prochains.

 

Il y a sur la table plusieurs propositions allemandes :

 

1. Un nouveau pacte de stabilité fondé sur la fameuse règle d’or, c’est-à-dire l’obligation scrupuleuse et pour tous, quelles que soient les situations respectives, et se conformer aux critères de Maastricht.

 

2. La possibilité de traduire devant la Cour européenne de justice les pays qui enfreindraient les règles du pacte

 

3. La mise sous tutelle de ces pays par un abandon de leur souveraineté au profit des institutions européennes

 

4. La création d’un poste de commissaire européen gendarme de la dite stabilité

 

Et le tout pourrait faire l’objet d’un nouveau traité dont on se demande bien par qui il sera ratifié.

 

Voilà où nous en sommes avec comme expérience, depuis le début de la crise, la soumission du Président français aux volontés de la chancelière.

 

Bien sûr, rien n’apparait quant à la nécessité impérieuse de mettre au pas les marchés et Angela Merkel exclut que la Banque centrale européenne puisse prendre le relai des dits marchés afin de permettre aux pays en difficulté de s’en sortir en se libérant des griffes des financiers et de leurs agences.

 

Le volontarisme affiché de Sarkozy en 2007 (« quand on veut, on peut » disait-il) a du plomb dans l’aile. Il s’agissait donc, jeudi, de donner le change. Mais la réalité devrait le rattraper très vite.

 

Sur le perron de l’Elysée, lundi, nous risquons fort de voir apparaître Angela Merkel et son Vice-chancelier.

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 17:40

Les semaines se suivent et se ressemblent. La campagne présidentielle apparait hors du temps. Alors que les français reçoivent de plein fouet l’annonce au second plan d’austérité du gouvernement avant qu’un troisième de plus en plus probable pointe son nez si les fameuses agences de notation dégradent le AAA français, de quoi nous parle Sarkozy ?

 

Devant des maires réunis à l’Elysée, il évoque son hostilité au vote des étrangers aux élections municipales. Est-ce vraiment l’urgence du moment ? Non seulement en 2005 il affirmait la position inverse mais, en outre, la chasse sur les terres électorales du FN peut-elle prendre le pas sur l’angoisse des salariés qui porte sur l’emploi, le pouvoir d’achat, la protection sociale… Et ces préoccupations sont d’ailleurs aussi et d’abord celles de ces électeurs tentés par le vote Le Pen.

 

Jeudi, le Président martien nous refait le coup de Zorro sauveur du monde. A l’occasion d’un sommet France-Allemagne-Italie, il roule à nouveau des mécaniques, alors qu’il se voit contraint de se ranger aux exigences de la chancelière allemande.

 

La Banque centrale européenne ne prendra pas en charge les dettes souveraines des Etats et ces derniers devront en passer par les marchés et se soumettre à leur diktat, donc imposer l’austérité à leur peuple, comme l’Allemagne l’a fait depuis Schroder. A ceci près que tous les pays de la zone euro n’ont pas la force de frappe de l’industrie allemande et de ses exportations, laquelle se fragilisera par ailleurs à mesure que les nations importatrices de produits allemands s’appauvriront. Du côté du PS et des Verts, le pitoyable marchandage sur les circonscriptions et les centrales nucléaires se poursuit. Ceux qui veulent en finir avec l’ère sarkozyenne sont médusés. La droite jubile. Arrêtons ce massacre.

 

La gauche n’a de vraies chances de gagner que si elle traite des préoccupations réelles des français, si elle affronte la didacture des marchés et reprend la main pour imposer l’intérêt général.

 

Sinon cette campagne ne relèvera même pas d’un concours de beauté. Elle aura la laideur de petits marquis s’affrontant sur la qualité de la poudre qui les maquille, tandis que le peuple s’interrogera sur son avenir jusqu’à ce qu’il décide de le prendre en main lui-même.

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 16:39

PSA annonçait, la semaine dernière, 2000 suppressions de postes en France parmi les 6000 visés en Europe. Aussitôt Sarkozy, après avoir reçu le PDG de PSA, affirmait que les 2000 salariés concernés seraient tous reclassés. Personne, bien sûr, ne le croit car nulle part ces promesses  n'ont été suivies d'effet. L'exemple de Continental à Clairoix en est l'un des plus récents exemples.

 

Mercredi, le syndicat CGT de l'usine Renault de Sandouville, près du Havre, indiquait craindre la suppression d'emplois sur ce site d'ici 2015, avec le remplacement, sur les chaînes, de la construction de la laguna et de l'Espace par un véhicule utilitaire. Pour ce dernier, 1330 salariés sont nécessaires contre 2450 aujourd'hui.

 

Les stratégies des constructeurs français sont connues : s'implanter à l'étranger là où la main d'oeuvre est moins cher, quitte à importer ensuite sur notre sol les véhicules achetés par nos concitoyens.

 

La preuve : la prime à la casse qui a coûté à l'Etat 1 milliards d'€ en 2 ans a certes dopé les ventes, essentiellement de petites cylindrés. Mais 55% des voitures achetées ainsi ici ont été fabriquées à l'étranger.

 

Nous savons qu'aujourd'hui plus d'une voiture sur quatre de marque française est fabriquée hors de chez nous. Cela a des conséquences : le chiffre d'affaire de PSA a certes grimpé de 9,7% au premier semestre 2011, celui de Renault de 56%. Mais le revers de la médaille, c'est que le déficit du commerce extérieur devrait atteindre 75 milliards d'€ en 2011 contre 51 milliards d'€ en 2010.

 

Dans le secteur de l'automobile, nous connaissions un excédent commercial en 2004 de 12,3 milliards d'€. En 2007, il était tout juste à l'équilibre. Depuis 2008, il est en chute libre. En 2010, le solde négatif s'élève à plus de 7 milliards d'€ pour les voitures neuves.

 

En clair, notre potentiel industriel se réduit comme une peau de chagrin avec l'aide de l'Etat dispensée sans contrepartie. A la prime à la casse, s'est ajoutée le prêt de 6 milliards à PSA et à Renault qui étendent et multiplient leurs implantations hors de France.

 

Les allemands avaient eux aussi instaurés une prime à la casse mais 24% seulement des voitures vendues sur le sol allemand ont été fabriquées hors de chez eux. Certes, Volkswagen se développe aussi en Inde et en Russie, mais le groupe vient d'annoncer la création de 4500 emplois en Allemagne en 2012.

 

L'austérité imposée au peuple est partout insupportable et annonciatrice de récession économique, mais quand s'y ajoute le déclin industriel, l'avenir est à coup sûr compromis.

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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 11:01

IMG-20111121-00173.jpgJ’étais aux côtés des agents hospitaliers de l’hôpital de Noyon, qui manifestaient contre le néfaste projet de fermeture de la maternité. Dans le Nord-compiégnois comme ailleurs, la droite frappe, détruit,  démantèle tout ce qui avait été construit en commun, pour l’intérêt général, et qui fonctionnait parfaitement lorsque l’état y consacrait les moyens adéquats.

On commence par supprimer un service, puis deux, puis trois, puis l’hôpital tout entier. Les représentants du gouvernement appauvrissent le Service public, en le privant de moyens, puis ils se pressent pour clamer son inefficacité. Personne n’est dupe. Nous avons d’autres exemples en tête, dont celui de l’hôpital de Méru.

Les « financiers » et les « comptables » de l’ARS (agence régionale de santé) qui ont voulu sceller la mort de la maternité de Noyon dans leur projet déguisé de démantèlement nommé « rapprochement entre le centre hospitalier de Noyon et le centre hospitalier de Compiègne », dénoncé alors par la CGT, sont des irresponsables, qui ne mesurent pas les conséquences de la fermeture d’une maternité sur un territoire.

Vraiment, il nous faut mettre un terme à cette politique, bichonnant et choyant les plus aisés d'une main et détruisant le Service public qui est le patrimoine des français modestes de l'autre.

 

Je suis définitivement aux côtés des élus et des agents hospitaliers pour défendre l'intérêt du Nord-compiégnois et du Service public de la santé.

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18 novembre 2011 5 18 /11 /novembre /2011 17:26

Il suffirait de mettre à la tête des gouvernements de l’Union européenne des financiers. Ainsi les agences de notations seraient aux anges et, béates de contentement, glousseraient de plaisir dans des AAAAAA… interminables.

 

Je plaisante à peine car c’est ce qui vient de se passer en Italie et en Grèce.


Berlusconi a plié bagage, non sans jouer le fier-à-bras. Papandréou a remballé son référendum après s’être fait copieusement rabroué par Sarkel et Merkozy, comme vous voulez.

 

Qui les remplace ? A Rome, Mario Monti, diplômé de l’université privée américaine Yale, ancien commissaire européen de 1994 à 2004 et conseiller de la toute puissante banque US d’affaires Goldman Sachs en 2005. C’est cette banque qui aida la Grèce à truquer ses comptes pour satisfaire aux critères de Maastricht et entrer dans la zone euro. C’est encore elle qui fut en première ligne dans l’affaire des subprimes, qui mit le feu à la planète financière.

 

A Athènes, Lucas Papademos, successeur  de Papandréou, n’a pas travaillé pour la Goldman Sachs mais il fut de 1994 à 2002 gouverneur de la Banque centrale de Grèce, contribua à faire accéder son pays à l’euro au terme de montages financiers bidonnés.

 

Enfin, troisième personnage entré en scène –et pas des moindres- Mario Draghi, nouveau directeur de la Banque centrale européenne, en remplacement de Jean-Claude Trichet.

 

Mario Draghi est diplomé d’économie du Massachussets Institute of Technology. Après avoir siégé dans divers conseils d’administration de banques, il fut de 2002 à 2006, Vice-président pour l’Europe de Goldman Sachs avant de devenir gouverneur de la banque d’Italie.

 

C’est vous dire si l’Europe est entre de bonnes mains.

 

Voyez que le scénario évoqué au début de ce propos n’est pas si absurde que cela. Si les gouvernements ont décidé de capituler devant la volonté des marchés financiers, pourquoi ceux qui désormais mènent le monde (dans le mur) ne s’empareraient pas directement des manettes du pouvoir ? Sauf si les peuples s’en mêlent car, comme le disait un illustre barbu, c’est eux qui font l’Histoire.

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18 novembre 2011 5 18 /11 /novembre /2011 17:23

La semaine aura été riche en péripéties mais pauvre dans le contenu des échanges qui nourrissent à ce stade la campagne des présidentielles. D’autant plus pauvre que les français auront retenus d’abord le deuxième plan d’austérité du gouvernement contre eux, les milliers de suppressions d’emplois chez PSA et dans les banques.

 

Le feu aura été ouvert par Jean-Luc Mélenchon, dans le Journal du dimanche, qui traite François Hollande de « capitaine de pédalo ». Bonjour le débat à gauche ! La saillie a été reprise en boucle au cours des six jours écoulés.

 

Puis Sarkozy s’en est pris aux fraudeurs de la Sécurité sociale. Qu’il faille combattre la fraude, qui en disconviendrait ? Mais pourquoi décréter maintenant ce sujet grande cause nationale ? Sans doute pour faire oublier cette réalité, fruit de quatre ans de sarkozysme : les professions libérales de santé viennent d’affirmer, dans une étude, que 53% des patients repoussent certains soins pour des raisons économiques et un quart discutent les tarifs chez les kinés, les dentistes, les spécialistes.

 

Voilà où conduit l’appauvrissement de nombre des français aggravé par les déremboursements divers et variés des actes médicaux et des médicaments.

 

Et que dire de cette fraude légale qui a coûté à la Sécu 172 milliards d’euros à grands coups d’exonération de cotisations sociales patronales sans effet économique positif pour l’emploi, comme l’affirme, chaque année, la Cour des comptes. Que penser de l’exonération des heures supplémentaires qui coûte 4,5 milliards d’€ par an, encourage les bas salaires et empêche la création d’emplois ?

 

Le coup de gueule savamment orchestré de Sarkozy porte un nom : la diversion. En définitive, les responsables de nos difficultés sont nos voisins de palier, pas Sarkozy, ni ses amis du Fouquet’s, ni les banques qui gaspillent, fraudent et spéculent sous le regard vigilant des agences de notation qui vérifient que les gouvernements font payer la facture de tous ces gâchis aux populations. La ficelle est un peu grosse.

 

Enfin dernier débat qui fait rage : les socialistes se sont pris  les pieds dans le tapis que les Verts ont pris soin de dérouler sous leurs pas. François Hollande n’a pas cédé aux écologistes, qui voulaient stopper la construction de l’EPR à Flamanville (3,5 milliards d’€ engagés et 3 500 salariés) mais accepté d’arrêter la production du combustible appelé « MOX », qui servira notamment au fonctionnement de l’EPR. Bref, l’accord PS-Verts disait tout et son contraire. Moralité : le débat sur le nucléaire et sur l’avenir de la production d’énergie en France est trop sérieux pour qu’il se résume à échanger des centrales nucléaires contre des circonscriptions.

 

Face à la crise que connait le capitalisme, aux tempêtes dévastatrices qui en résultent, les postulants au pouvoir étaient, cette semaine, tous en pédalos.

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