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20 janvier 2012 5 20 /01 /janvier /2012 16:41

Sarkozy avait prévu de mener sa campagne sur le thème suivant : la crise est terrible. Voyez nos voisins grecs, irlandais, espagnols, italiens, portugais. En France, grâce à moi, les français sont protégés.

Et le Président de multiplier les sommets avec Angela Merkel pour nous montrer qu’il tenait la barre. L’Allemagne et la France arboraient leurs triples A en maîtres incontestés de l’Europe.

Patatras ! La décision de l’agence Standard & Poor’s de dégrader la note de la France, tandis que l’Allemagne conserve la sienne, vient de bousculer le scénario de l’Elysée. D’où cette volonté de Sarkozy et des siens de minimiser l’évènement après avoir présenté, pendant des semaines, le fameux triple A comme gage de notre bonne santé.

Dans son rapport, l’agence américaine précise, en outre, qu’il existe « au moins une chance sur trois que la note française soit de nouveau abaissée en 2012 ou en 2013 ». L’emploi du mot « chance » donne la mesure de tout le cynisme dont sont capables ces agents des marchés financiers.

A quelles conséquences faut-il donc s’attendre ?

La France doit emprunter à moyen et long terme 178 milliards d’€. L’an dernier, elle avait obtenu 184 milliards d’€ à 2,59% d’intérêts, un taux inférieur à la moyenne observée avant l’éclatement de la crise financière de 1998 et 2007 (4,15%).

Si l’on en croit les chiffres de la commission des finances du Sénat, un choc de 1% sur l’ensemble des taux à compter de 2012 entraînerait une augmentation de la charge de la dette de près de 2 milliards d’€ en 2012 pour l’Etat. Et si ce choc devait perdurer, celle-ci s’envolerait au fur et à mesure du renouvellement du stock de la dette pour atteindre 8,6 milliards d’€ en 2016 et 14 milliards d’€ en 2021. De quoi remettre largement en cause le retour à l’équilibre des finances publiques promis par Sarkozy en 2016 et par François Hollande en 2017.

Mais les conséquences sont en chaîne : les grandes entreprises au capital respectif duquel participe l’Etat, tel EDF ou ADP, risquent d’avoir des problèmes de financement dès lors qu’elles bénéficient de la garantie de l’Etat.

Il en est de même des collectivités locales dont une grande partie du budget provient de l’Etat et qui sont en situation de subir la même dégradation et de rencontrer des difficultés à financer leurs projets, sauf à accepter des taux usuraires.

Le fonds européen de solidarité financière (FESF) européen n’est pas mieux loti, puisqu’il est censé emprunter avec la garantie des Etats pour prêter ensuite à ceux en difficulté. Ces principaux garants sont l’Allemagne et la France dégradée avec donc le risque d’un surenchérissement du crédit.

Ajoutons que 9 pays de la zone euro ont été dégradés. Or les pays de cette zone ont besoin de 800 milliards cette année, dont 230 milliards rien qu’au premier trimestre.

Tous pourraient se retrouver face à un manque de liquidités et/ou à un endettement accru, car la crise nourrit la crise tant que nous ne sortirons pas de ce cercle financier vicieux.

Le plus extraordinaire, dans cette spirale infernale, c’est que la Banque centrale européenne (BCE) vient de prêter 489 milliards d’€ à 523 banques au taux de 1% sur trois ans. Les banques vont prêter aux Etats, aux collectivités, aux entreprises, aux particuliers à des taux largement multipliés pour faire du chiffre, et ce d’autant plus que, sur les marchés, là où elles-mêmes empruntent par ailleurs, le coût de l’argent va flamber car l’agence Standard & Poor’s dégrade aussi la note des banques, comme c’est déjà le cas pour la Société générale et le Crédit agricole.

Il n’existe d’issue que si nous nous déconnectons des marchés, si nous acquérons la maîtrise publique de l’argent, si nous engageons une bataille pour obtenir que la BCE et les banques centrales nationales prêtent directement aux Etats aux taux qu’elles pratiquent avec les banques.

Mais j’entends peu de voix pour l’exiger. Telle est pourtant la condition pour recouvrer notre souveraineté et notre le droit à décider de notre sort.

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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 13:55

C'est curieux comme il est infiniment plus difficile de faire payer les riches que de taxer les simples citoyens. Ce que je dis là vaut d'ailleurs pour la droite comme pour la gauche.

 

Sarkozy s'est donc mis en tête d'instaurer une taxe sur les transactions financières à cent jours de l'élection présidentielle. Quelle conclusion fulgurante! En 1999, dans un débat qui passe en boucle sur la toile et qui l'opposait à Robert Hue, alors secrétaire national du PCF, il déclarait qu'une telle disposition était une folie, déboucherait sur des licenciements en masse... bref, c'était la chronique d'une catastrophe annoncée.

 

Et bien ce qui était impossible est donc devenir possible ! Oui, mais rétorque-t-on immédiatement au nouveau converti : la France ne peut le faire seule. Il faut que la mesure soit au moins européenne, voire mondiale.

 

Qu'à cela ne tienne! Sarkozy fonce voir Angela Merkel pour la convaincre, laquelle lui réplique "unmoglish" (impossible) avec le même argument : la taxe sera européenne, mondiale ou ne sera pas. Moyen très commode pour décider de ne rien faire.

 

Sarkozy s'emporte : la France la fera seule et montrera l'exemple. Sarko en éclaireur du monde, mon Dieu que c'est beau !

 

Au final, la montagne va accoucher d'une souris puisqu'il s'agit de rétablir l'ancien "impôt de bourse" que Christine Lagarde avait supprimé, il y a trois ans, à la demande de l'Elysée. Evidemment, si vous passez votre temps à comptabiliser toutes les volte-face élyséennes du quinquennat, c'est le tournis assuré.

 

Cet impôt concernait les ventes d'actions supérieures à 7830 € et s'élevait à 0,3% du montant de la transaction. Au delà de 152 449 € le taux n'était plus que de 0,15% avec un plafond à 610 €. Ben oui ! Que les petits actionnaires paient, c'est dans la nature des choses, mais les gros ! Il faut être raisonnable.

 

Voilà donc à quoi devrait aboutir la tempête dans un verre d'eau déclenchée par Sarkozy. Mais comme le disait un conseiller de Bercy : "Il ne s'agit pas de viser l'efficacité économique mais l'efficacité politique. Nous sommes en période électorale". Tout est dit.

 

Néanmoins la gauche n'est pas en reste dans les faux-semblants. Sarkozy tente d'inventer quelque chose qui existe déjà dans le code général des impôts en mieux mais en tout aussi virtuel.

 

J'étais député lorsque Lionel Jospin a fait voter dans la loi de finances pour 2002 l'instauration d'une nouvelle taxe concernant les transactions sur devises, une sorte de taxe Tobin à la française. Nous sommes alors à quatre mois de la présidentielle (tiens ! tiens !).

 

Cette taxe vise toutes les opérations de change avec des pays extérieurs à l'Union européenne et d'un montant supérieur à 75 000 €. Son taux devait être fixé par décret en Conseil d'Etat dans la limite maximum de 0,1% du montant des transactions (c’est vous dire si les spéculateurs en ont tremblé !). Oui, mais le dernier alinéa à la loi précisait que la taxe prendrait effet à la date à laquelle les Etats membres de l'Union européenne auront eux-même adopté, dans leur propre législation, la dite taxe.

 

Conclusion : conclusion la taxe n'a jamais vu le jour et toutes les conditions avaient été réunies pour qu'il en soit ainsi. Tout était dans l'effet d'annonce.

 

Vous connaissez la suite : 21 avril et l'élimination de Lionel Jospin. Qu'en sera-t-il donc en 2012 de la poudre aux yeux sarkozyenne ?

 

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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 13:47

Le débat sur le quotient familial fait rage. Il a été lancé par François Hollande, ce qui lui a valu une volée de bois vert immédiate deS pitbulls sarkozyens.

 

Le candidat socialiste met le doigt sur une question sérieuse mais il en dit trop ou pas assez, ce qui permet à l’UMP de s’engouffrer dans la brèche ainsi ouverte et de nous jouer les protecteurs intransigeants des familles.

 

Il est savoureux de voir les sarkozyens s’ériger en défenseurs de la politique familiale, l’un des piliers de notre protection sociale sur laquelle ils se sont acharnés, durant cinq ans, pour en démolir les fondements.

 

Cette politique familiale a été conçue à la Libération. Il s’agissait, bien sûr, de doper la natalité et, à cette fin, de faire en sorte que l’accueil d’un enfant ne soit pas une charge financière, que les familles avec des enfants vivent au même niveau que celles qui n’en avaient pas. De là sont nés les allocations familiales et le quotient du même nom avec le dispositif des demi-parts et des parts avec effet sur l’impôt.

 

Ce système n’est sans doute pas pour rien dans le fait que la France dispose d’une démographie en croissance à nul autre pareil, notamment en Europe, alors que la situation économique et sociale, l’avenir préoccupent gravement nos concitoyens.

 

Pour autant François Hollande pointe des injustices dans le dispositif. Celui-ci ne donne, par exemple, aucun avantage à la moitié des ménages qui ne sont pas imposables sur le revenu.

 

Pour les autres, et en particulier les 7 millions de foyers qui bénéficient du quotient familial, l’avantage s’accroit non seulement avec le nombre d’enfants mais également avec le niveau de revenus.

 

Ainsi, les 10% des plus riches perçoivent plus du quart des 10 milliards d’€ annuels, du dispositif. En 1982, la gauche avait d’ailleurs instauré un plafond du quotient familial. Mais celui-ci n’intervient qu’à partir de 6,2 smic pour un couple avec deux enfants, ce qui est élevé.

 

François Hollande veut substituer ou moduler le quotient de manière à ce que les familles non imposables disposent d’un crédit d’impôt versé sous forme d’un revenu.

 

Si pour près des deux tiers des ménages, la réforme serait neutre, les 18% les plus modestes percevraient en moyenne 829 € par an tandis que 16% des plus aisés subiraient une diminution de revenu de 931 €. Les ménages disposant  de revenus jusqu’à 3 smic seraient largement bénéficiaires de la réforme.

 

Il y a ensuite le revers de la médaille. La suppression du quotient familial revient à faire disparaitre les demi-parts et les parts par enfants et donc à soumettre à l’impôt sur le revenu 500 000 familles aujourd’hui non imposables. Les foyers aux revenus moyens devront faire face à des hausses d’impôts substantielles.

 

En outre, le quotient familial constitue une condition pour l’obtention de prestations sociales auprès des CAF ou des collectivités. Sa suppression ou sa modulation (encore faut-il en préciser l’ampleur et le contenu) entraînera des conséquences graves sur le niveau de vie de ces foyers.

 

Le plafonnement du quotient familial est sans aucun doute une question à affronter mais la politique familiale n’est pas redistributive. Cette fonction-là relève de l’impôt et notamment d’une réforme fiscale qui consisterait à accroître sa progressivité, à augmenter le nombre de tranches supplémentaires, le taux de la tranche la plus élevée, à imposer le capital au même titre que le travail. Il en est de même du financement de la protection sociale.

 

Mais, enfin, pour une fois, voilà un vrai débat !

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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 18:04

A peine la TVA à 7% au lieu de 5% s’est-elle mise en place, le 1er janvier, que Nicolas Sarkozy nous en remet une couche avec son projet de « TVA sociale ».

 

Il est de tradition de demander aux candidats à l’élection présidentielle ce qu’ils feront, en cas de victoire, durant les cent premiers jours de leur mandat.

 

Sarkozy se préoccupe, lui, de ce qu’il fera durant les cent jours qui lui restent à l’Elysée. Il y a un précédent : les cent jours de Napoléon du 1er mars au 22 juin 1815 qui s’achèveront à Sainte-Hélène. Pour Sarko 1er, le sort sera moins funeste. Ce sera Neuilly.

 

Pour l’heure, il s’agit de réaliser un vieux rêve du patronat français : la fiscalisation de la protection sociale.

 

Depuis 1945 et la création de la Sécu, le système est financé grâce aux cotisations versées par les salariés et les employeurs, qui garantissent aux premiers un salaire différé sous forme d’assurance maladie, d’allocations familiales, de retraites.

 

Le patronat a toujours considéré ses contributions comme des coûts, des charges, alors qu’il ne s’agit que de l’une des rémunérations du travail sous forme de prélèvement sur les richesses créées et d’un partage de ces dernières reversées en prestations sociales.

 

La contribution sociale généralisée (CSG) instituée par Michel Rocard en 1990 avait commencé d’enfoncer un coin dans le dispositif en substituant à la cotisation une forme d’imposition. Cette dernière fixée initialement au taux de 1,1% est aujourd’hui à 7,5% suite aux augmentations décidées par tous les gouvernements.

 

Nicolas Sarkozy veut à présent basculer sur la TVA le montant du financement de la branche famille de la Sécu, soit entre 32 et 35 milliards d’euros, ce qui impliquerait une hausse de la TVA de 3% qui la porterait entre 22 et 23%.

 

L’annonce de cette perspective a conduit les membres du gouvernement à quelques déclarations contradictoires, chacun se rappelant qu’en 2007 la proclamation d’un tel projet par Jean-Louis Borloo avait coûté à l’UMP 60 députés aux élections législatives.

 

Les arbitrages ne sont pas rendus, nous dit-on, pour l’heure en évoquant le sommet social du 18 janvier, qui verra sans doute s’exprimer la fronde syndicale.

 

Xavier Bertrand évoque une modulation de ce transfert du financement de la Sécu entre la TVA, la CSG et l’impôt sur les sociétés.

 

Une certitude existe, en tout cas : les salariés vont payer une fois de plus et c’est un nouveau pan de notre protection sociale qui est visé.

 

Il s’agit, selon Sarkozy et ses ministres, d’alléger le coût du travail. Mais ces exonérations de cotisations sociales représentent déjà plus de 70 milliards d’euros de manque à gagner par an, dont 30 milliards au titre des mesures dites pour l’emploi, soit 11% des recettes des URSSAF et l’équivalent du déficit de la Sécu.

 

Les exonérations sur les heures supplémentaires coûtent 3 milliards par an et, au final, découragent les embauches. Les allégements « Fillon » sur les bas salaires coûtent 22 milliards par an et encouragent aux faibles rémunérations, pèsent donc sur la consommation, la production, la croissance et l’emploi.

 

Tous les ans, la Cour des comptes relève que ces dispositifs sont non seulement inefficaces pour l’emploi mais contre-productifs.


Sarkozy nous dit encore que cette « TVA sociale » est anti-délocalisation car elle pourrait ne peser que sur les produits importés. Cela reste à voir car comment sera taxé la boîte de conserve conditionnée en France contenant une jardinière de légumes avec des petits pois venus d’Afrique et des carottes d’Asie.

 

Et pour favoriser le produit français, encore faudrait-il que face à la concurrence étrangère nous les produisions. Faut-il rappeler que nous avons perdu 750 000 emplois industriels en 10 ans.

 

Une telle mesure que Sarkozy veut imposer avant la fin de son mandat serait catastrophique. Elle consacrerait un nouveau matraquage du pouvoir d’achat, conforterait la récession et la progression du chômage.

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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 17:42

Depuis dimanche dernier, la TVA à 5,5% est passée à 7%, en particulier dans l’alimentaire.

 

Voici quelques mois seulement et alors que la rumeur s’enflait d’une remise en cause de la taxation à 5,5% dans la restauration, Sarkozy jurait qu’il n’était pas question de faire machine arrière tant nous nous étions battus pour obtenir cette mesure auprès de Bruxelles.

 

Les professionnels sont donc ravis d’avoir ainsi été roulés dans la farine. Si cela les rassure (mais je ne le crois pas), ils ne sont pas les seuls. Cela fera bientôt cinq ans que Nicolas Sarkozy aura dit tout et son contraire. Une seule catégorie est pleinement satisfaite de son action : les actionnaires des entreprises du CAC40 qui vont se partager, au titre des résultats de 2011, 37 milliards d’euros de dividendes.

 

Rappelons-nous tout de même que la fameuse TVA à 5,5% était destinée à mettre fin à une situation dans laquelle les fast food pouvaient fourguer leur camelote indigeste avec une TVA au plus bas à l’inverse de la restauration de tradition.

 

Qu’en est-il donc depuis le 1er janvier ? Bercy vient de publier un projet d’instruction fiscale qui fleure bon l’usine à gaz.

 

Il comporte un tableau synthétique avec une règle, des exceptions et des exceptions aux exceptions.

 

Donc, tous les produits alimentaires préparés pour être consommés immédiatement sont désormais taxés à 7%. C’est le cas de l’essentiel des sandwichs, hamburgers et autres sushis. Sauf s’il s’agit de produits surgelés, auquel cas ils ne sont pas destinés à être consommés immédiatement et sont donc taxés à 5,5%.

 

Mais exception à l’exception, le cas des hamburgers, sushi ou pizzas surgelés qui sont taxés à 7% s’ils sont vendus dans un commerce qui propose un micro-ondes pour les réchauffer et un « mange-debout » où le client peut s’attabler.

 

Pour les salades composées, la distinction est subtile : avec couverts plastiques et/ou assaisonnement, c’est 7% parce que la consommation immédiate est probable. Sans couverts et/ou sans sauce, c’est 5,5%.

 

Pour les quiches, les pizzas, mais aussi la glace, la différence vient de l’emballage. Si le conditionnement permet de conserver le produit, alors il faut taxer à 5,5%, sinon c’est 7%.

 

Les chips, les yaourts, même avec cuillère, les fruits restent taxés à 5,5%.

 

Bon alors que se passe-t-il si un client s’installe sur un « mange-debout » dans la boulangerie pour grignoter son croissant ou déguster sa salade composée dans le magasin après avoir sorti de sa poche des couverts plastiques ou encore consomme sa part de galette des rois après avoir demandé au boulanger de lui réchauffer ? Bonjour le casse-tête !

 

Comme le disait le secrétaire général de la confédération de la boulangerie en des termes fort pudiques : «  le projet d’instruction de Bercy n’a pas tout éclairci ».

 

C’est le moins que l’on puisse dire. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que le pouvoir d’achat des citoyens va en prendre un nouveau coup.

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4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 09:28

Les français auront fêté, à la mesure de leurs moyens respectifs, Noël et la nouvelle année. Ils n’auront sans doute pas débouché le champagne pour les 10 ans de l’euro.

 

Voilà, en effet, une décennie que la monnaie unique européenne emplit nos porte-monnaie ou plutôt s’en échappe.

 

Que ne nous avait-on pourtant promis ?

 

Jacques Chirac, alors Président de la République en 2002, nous assurait que l’euro serait une chance et signifierait emploi, croissance, stabilité financière et prix bas.

 

Dominique Strauss-Kahn, Ministre de l’économie de 1997 à 1999, nous certifiait que l’euro serait « le meilleur instrument possible de maîtrise de la mondialisation ».

 

Nous savons ce qu’il en est. Ce qui valait 1 franc vaut au bas mot 1 euro, soit 6,5 fois plus cher. Depuis 2002, 750 000 emplois industriels ont disparu en France, ce que l’euro a encouragé sur fond de dumping social, de concurrence sauvage en Europe même et bien sûr à l’échelle du monde, le tout destiné à accroître les marges du capital.

 

Depuis 2008, nous savons où tout cela nous mène, d’abord avec la crise des subprimes puis avec la crise financière actuelle expression exacerbée, de la dérive économique, qui conduit à rentabiliser le capital par la spéculation et non par la création de richesses, fruits du travail.

 

Les peuples se sont appauvris sous le joug des politiques d’austérité qui leur ont été imposées. Qu’importe ! Qu’ils vivent à crédit et s’ils ne peuvent rembourser, le monopoly financier y pourvoira… jusqu’à l’asphyxie.

 

Nous y sommes jusqu’au cou car la parade trouvée nous a plongés dans la financiarisation de l’économie, la spéculation et l’endettement.

 

L’euro n’était pas destiné à nous sortir de la spirale mais à nous y faire plonger. Il demeure plus que jamais un instrument en Europe de la mondialisation capitaliste, qui a placé les marchés financiers aux commandes en lieu et place des gouvernements qui leur ont rendu les armes.

 

Cette fuite en avant se poursuit avec l’élaboration d’un nouveau traité destiné à mettre les nations sous tutelle avec la règle d’or et les sanctions automatiques pour les mauvais élèves, l’austérité constitutionnalisée, ce qui ne peut conduire qu’à la récession et à l’enfoncement dans une voie dont on ne voit pas l’issue, si nous ne sortons pas de cette logique infernale.

 

Tel est bien le défi de la période qui s‘ouvre et de l’année 2012 qui débute. L’indignation populaire, qui s’est manifestée partout en Europe en 2011, doit imposer qu’on change la donne.

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4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 09:27

Nous avions connu, en 2007 et, avant, au Ministère de l’intérieur, Sarko en shérif pourfendeur de racailles et de délinquants. Nous avons maintenant Guéant grand agitateur de bras en forme de moulin à vent et brasseur d’air.

 

Le problème réside dans la crédibilité de cette agitation ministérielle permanente inversement proportionnelle aux résultats obtenus.

 

Guéant a été nommé place Beauvau en février. Le 5 mai, il débarquait à Marseille après qu’eurent succombé sous les balles un adolescent de 15 ans et un petit caïd des quartiers nord.

 

« Face aux règlements de comptes… nous devons réagir fortement », déclarait sur place le premier flic de France.


Suite à ces proclamations martiales, deux autres individus se faisaient descendre dans des conditions similaires puis un troisième en juin.

 

Le 30 juin, Guéant re-déboule sur la Canebière.

 

La visite est suivie de trois nouveaux morts par fusillades en juillet.

 

Le 29 août, Guéant va installer son nouveau Préfet, ex-dirigeant adjoint de cabinet. Son prédécesseur est viré après avoir été seulement huit mois en fonction.

 

« La situation mérite des réponses vigoureuses », déclare le Ministre justicier.


De fait, le soir même, on devait déplorer l’exécution par balles d’une nouvelle victime. Depuis cinq autres ont été descendus ; un policier a été abattu à Vitrolles et, à Noël, trois jeunes sont morts par balles et brûlés dans une voiture.

 

A quand la prochaine visite de Guéant ?

 

La réalité est que nous sommes, à Marseille et dans tant d’autres quartiers ailleurs, devant des cités ravagées par la crise, transformées en ghettos, où règnent la délinquance, la pègre et l’économie parallèle, où la République a déserté malgré les efforts souvent considérables des municipalités.

 

La reconquête de ces territoires ne passent pas par les rodomontades de Sarkozy ou de Guéant, mais par une vraie volonté politique de regagner ces quartiers, d’y réinstaller la présence de la République, de recréer de la proximité avec les habitants, de rompre avec la logique du ghetto que renforcent des présences policières ponctuelles en cas de crise. Et, bien évidemment, nous ne briserons les économies parallèles qu’en redonnant vie à une économie réelle créatrice de richesses et d’emplois.

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23 décembre 2011 5 23 /12 /décembre /2011 16:51

Je vous souhaite, à toutes et tous, de joyeuses fêtes de fin d'année !

 

Je vous donne rendez-vous l'an prochain, avec l'espoir que les aspirations au changement que la majorité d'entre-nous partage, prennent corps.

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23 décembre 2011 5 23 /12 /décembre /2011 16:41

Nicolas Sarkozy a décidé d’affubler son adversaire socialiste, François Hollande, d’un sobriquet. Il l’appelle « le petit ». Passons sur l’indélicatesse du propos, laquelle n’étonnera personne. L’auteur nous a habitués.

 

Il reste que le Président n’a pas le compas dans l’œil. Il mesure 1,68m (sans les talonnettes) tandis que son concurrent est à 1,72m.

 

Mais Nicolas Sarkozy voulait dire ainsi que François Hollande n’avait pas la taille de la fonction qu’il convoite.

 

L’a-t-il, lui qui en 2011 aura aligné dix sommets européens pour conjurer la crise financière, qui se sera couché devant Mme Merkel, les banquiers et les marchés ?

 

Les petites phrases, la déconsidération de l’adversaire, servent-elles à autre chose qu’à couvrir cette impuissance et cette soumission ? En tout cas, elles ne grandissent pas son auteur. Quant au débat présidentiel, il peine à prendre de la hauteur.

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23 décembre 2011 5 23 /12 /décembre /2011 16:41

La Banque centrale européenne (BCE) s’est déguisée en Père Noel. Soyons clair : les nations en difficulté et leurs peuples ne trouveront rien pour eux au pied du sapin. Non, la hotte est pleine pour les banques.

 

489 milliards d’€ sont à leur disposition sous forme de prêts sur une durée de 3 ans à 1%.

 

523 d’entre elles se sont précipitées sur cette manne. Pensez donc ! De l’argent frais à 1%, c’est bingo ! Mais que feront-elles de cette fortune ?

 

Le Président de la BCE a expliqué au Financial Times que « les banques décideront en toute indépendance ce qu’elles veulent faire de cet argent ». Ben voyons ! Il faut dire que le dit Président est du sérail. Mario Draghi vient de la Goldman Sachs par qui le scandale des subprimes est arrivé et qui a aidé la Grèce à maquiller ses comptes pour pouvoir entrer dans la zone euro. La BCE est, voyez-vous, entre de bonnes mains, dans l’esprit même des traités européens.

 

Les banques vont donc distribuer du crédit aux particuliers et aux entreprises. En bref, elles vont s’enrichir car les taux qu’elles vont proposer seront très au-dessus du 1% sur la base de laquelle, elles, touchent l’argent. Pendant la crise, les affaires continuent !

 

Elles n’ont d’ailleurs jamais cessé, comme en témoignent les profits réalisés par les grandes banques et les dividendes versés aux actionnaires. Et les mieux loties, de ce point de vue, sont précisément celles qui ont le plus trempé dans les tripatouillages spéculatifs, que les Etats ont refinancées, qui ont d’ailleurs remboursé ces deniers sans difficulté et qui, à présent, se jettent sur les fonds de la BCE pour grossir encore leur magot.

 

Il est assez probable que cet argent servira aussi à couvrir les dettes souveraines des Etats endettés, c’est-à-dire à faire ce que la BCE se refuse à faire car les traités le lui interdisent et Mme Merkel a dit « nein ! » à tout changement en la matière. Cela veut dire que les dits Etats, au lieu de pouvoir emprunter à 1% à la BCE, emprunteront aux banques à des taux d’autant plus usuraires pratiqués par celles-ci que les agences de notation auront dégradé la note des pays concernés.

 

Les banques s’enrichiront donc sur la misère des nations.

 

C’est ce que les traités européens leur garantissent et ce que le futur traité dicté par Mme Merkel et pris en note par Nicolas Sarkozy renforcera encore, avec l’austérité pour les peuples comme règle intangible, des sanctions pour les Etats frondeurs et des souverainetés nationales piétinées.

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