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3 septembre 2010 5 03 /09 /septembre /2010 15:37

La semaine prochaine s'annonce chaude pour le gouvernement. Mardi sera une nouvelle journée de mobilisation pour la défense des retraites. Et, cette fois-ci, tous les syndicats y appellent. Le même jour, débutera le débat à l'Assemblée nationale sur le projet de loi d'Eric Woërth.

Une idée a grandi dans l'opinion publique : la fin de la retraite à 60 ans, son report à 62 ans n'ont rien d'inéluctables. A mesure que les réformes se multiplient (Balladur, Fillon), chacun se rend bien compte  que c'est tout ce système qui est fragilisé, attaqué et que ces offensives visent à déboucher sur un dispositif de retraite par capitalisation, qui permettra aux assurances de faire leur beurre.

Le chômage, la précarité, les bas salaires creusent les déficits, la faiblesse de la croissance aussi, mais, dans le même temps, alors que les salariés sont contraints à de nouveaux sacrifices, le capital, les grandes entreprises, les privilègiés de la fortune voient leurs contributions diminuer et leur pactole s'accroître.

Ainsi les réductions et les exonérations de cotisations sociales leur rapportent 30 milliards d'euros par an,  les cadeaux fiscaux 82 milliards, les niches fiscales 73 milliards.

Et tenez-vous bien, les dividendes versés aux actionnaires, qui représentaient 3,2 % des richesses créées (PIB) en 1982, représentent 9 % aujourd'hui, soit un gain de 100 milliards d'euros pour les intéressés.

Cette semaine, nous avons appris, par ailleurs, ce qui ne manque pas d'en ajouter à la démonstration, que si le taux de chômage (officiel) atteint presque 10 %, soit le niveau le plus élevé depuis dix ans, les profits des entreprises du CAC 40 ont pratiquement doublé au premier semestre et dépassé les 40 milliards d'euros.

Rien n'est joué dans ce débat qui s'engage au Parlement, d'autant que l'affaire Woërth, qui ne cesse de rebondir, est un témoignage éclairant des rapports de ce gouvernement avec les puissances de l'argent.

Si Madame Bettencourt et d'autres financent l'UMP, c'est dans l'attente d'un retour sur investissement.

Les milliardaires veulent être débarrassés de cette exigence de redistribution sociale que le mouvement populaire leur a imposé au fil des luttes. Tel est le mandat de Sarko et de sa bande, qui ne sont, en réalité, que des valets de cour et en affichent les comportements, ce qui les conduit à plonger les doigts, impudemment et dérisoirement dans le pot de confiture, tout émoustillés, tels des nouveaux riches, des libéralités que leur accordent les vrais, leurs maîtres.

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3 septembre 2010 5 03 /09 /septembre /2010 12:30

Sarkozy nous aura donc resservi, cet été, sa tambouille sécuritaire. Mais voilà, le réchauffé, c'est vite cuit, surtout quand, au départ, le plat n'était guère fameux.

Cette fois-ci, ce sont les Roms qui en auront été le prétexte. Non pas que les problèmes n'existent pas, mais il est tout de même un peu extravagant de les découvrir, quand, durant toutes ces années, le pouvoir a fermé les yeux sur l'installation de véritables bidonvilles sur le territoire et renvoyé aux maires et aux collectivités le soin de régler la question.

Mais là où nous passons du suspect à l'arnaque, c'est que voilà huit ans que Sarkozy nous "refourgue" la même pitance à intervalles réguliers.

Lorsqu'il fut ministre de l'intérieur, nous allions voir ce que nous allions voir. Armé de son kärcher, il allait pourfendre la "racaille". Président de la République, il nous assurait qu'il n'y aurait plus une seule zone de "non droit" en France.

Et nous ne comptons plus, depuis 2002 tout l'arsenal législatif déployé pour conduire la croisade sécuritaire: les  peines planchers, les dispositions pour les mineurs multirécidivistes, les opérations commandos et la mise en place d'unités spécialisées. La dernière trouvaille : la déchéance de la nationalité.

Pour quels résultats ? Les opérations d'effets d'annonces à répétition du Président apportent la preuve même de l'échec d'une politique, qui relève plus du grand spectacle, de la chasse électorale que de l'action d'Etat.

Mesurons tout de même le niveau de dégradation de la situation : des bandes organisées sont aujoud'hui capables de monter des guets-apens, comme cela vient de se produire à Gennevilliers, contre des policiers. Ces derniers essuient de plus en plus souvent des tirs provenant d'armes de guerre. Des mafias vivant du trafic et d'une économie souterraine prolifèrent et font la loi dans certains quartiers de nos villes. Et quelles leçons ont été tirées des émeutes de 2005, qui ont concerné 800 communes et ont duré 21 jours, avec, à la clé, non seulement des milliers de voitures incendiées mais aussi des écoles, des bibliothèques, des dispensaires livrés aux flammes ?

Les opérations quasi-militaires lancées par le gouvernement, avec hélicoptères survolant la cité, dont le chaudron vient d'exploser, produisent sans doute de "belles" images au JT de 20 heures, donnant l'impression que l'Etat est à l'oeuvre. Elles dissimulent l'incurie de l'action publique.

Comment pourrait-il en être autrement quand la baisse des effectifs de police a contribué à supprimer 10 000 postes de policiers en trois ans sur le terrain ? Et que dire des inégalités territoriales quand Paris compte 1 policier pour 172 habitants et Aubervilliers 1 pour 418 ?

Rien ne sera vraiment efficace, tant qu'on ne s'attachera pas à sortir certains quartiers de leur marginalisation, tant qu'on ne les libèrera pas des mafias. Cela suppose que nous ramenions de l'activité dans ces endroits, que se recréé du lien social, que nous ayons des policiers aux côtés de la population et que nous éradiquions les gangs au lieu de les nourrir par des opérations ponctuelles qui leur permettent de créer un climat de guerre civile, entraînant avec eux des jeunes et des moins jeunes marginalisés ou en voie de le devenir.

Mais pour cela, nous avons besoin d'une véritable action publique, pas des agitations chroniques d'un matamore.

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9 juillet 2010 5 09 /07 /juillet /2010 14:02

Chacun se souvient comment a débuté la fermeture de Continental à Clairoix.

Dans un premier temps, la direction a fait accepter aux salariés de renoncer aux 35 heures, en échange de quoi la pérennité du site était assurée. Nous connaissons la suite.

Figurez-vous que le groupe allemand vient de faire une proposition identique aux salariés de Toulouse, Foix et Boussens.

Ils doivent consentir au blocage de leurs salaires, à la division par deux de leur prime d'intéressement, à la suppression de certains jours de RTT ou de récupération, à la prise en charge à 100 % par eux-mêmes des cotisations pour leur retraite complémentaire.

Rappelons que les sites français de Continental ont dégagé, en 2009, 38 millions d'euros de bénéfices et déjà 19 millions pour les cinq premiers mois de 2010.

Qui a dit qu'il voulait "moraliser le capitalisme ?" Autant vouloir transformer le dragon en pompe à incendie.   

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9 juillet 2010 5 09 /07 /juillet /2010 13:37

François Baroin, vous savez, le ministre du budget, celui qui ressemble à Harry Potter avec ses petites lunettes rondes et son allure d'éternel adolescent, a présenté son plan  d'"austérigueur".

Sa collègue, Madame Lagarde, a, pour en parler, inventer un néologisme, la "rilance" mélange subtil des mots rigueur et relance. "C'est un oxymore", a-t-elle commenté avec l'air pincé des bourgeoises du 16ème à l'heure du thé.

Pour les ignorants qui déjà se demandent si un oxymore, ça fait mal, la réponse est non, mais le plan du sorcier Baroin, oui.

Bon, alors, il s'agit d'une figure de style qui consiste à accoler deux mots à la signification contradictoire. Exemple : une obscure clarté, un soleil noir ou encore Sarko Villepin, Aubry Royal.

Autant Harry Potter nous est sympathique, classé plutôt du côté des "gentils", autant Baroin et son plan sont maléfiques, à ranger du côté des méchants.

Outre la suppression de 100 000 postes de fonctionnaires entre 2011 et 2013, s'ajoutent toute une série de mesures qui vise, pêle-mêle, les étudiants qui ne pouront plus cumuler l'aide personnalisée au logement  (APL) et la demi-part accordée à leurs parents pour enfant à charge, les handicapés dont l'allocation (AAH) sera revalorisée sur six ans au lieu de cinq et n'augmentera, l'an prochain, que de 3 % au lieu de 4,5 %, les familles à qui l'on supprimera l'abattement de 15 points sur les exonérations sociales consenti dans le cadre des emplois d'aide à domicile (garde d'enfant, ménage), les associations à qui on "sucrera" l'exonération des cotisations patronales jusqu'au niveau du SMIC pour celles qui sont agréées.

C'est comme si Harry Potter avait quitté Poudlard pour gagner Dallas.

Ce Baroin-là a une tête d'oxymore.

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9 juillet 2010 5 09 /07 /juillet /2010 11:37

L'affaire Woerth-Bettencourt sera-t-elle la saga de l'été ? Un nouvel épisode nous est déjà offert chaque jour et le feuilleton a désormais des allures de Dallas avec Sarko dans le rôle de l'abominable JR. La série américaine ne comptait pas moins de 357 épisodes. Pas sûr que les Français supportent cet "Elyséegate" si longtemps !

Nous comptons, à ce jour, deux victimes : Joyandet et Blanc, ministres démissionnés, l'un pour avoir abusé de jets privés aux frais des contribuables et arraché un permis de construire illicite pour agrandir sa modeste demeure de Saint-Tropez de 185 m2 à 231 m2, l'autre pour une situation fiscale opaque et une cave à cigares remplie sur deniers publics.

Ces deux-là ne devraient pas pour autant pointer au chômage. Le premier avait voulu voir Paris ; il verra Vesoul puisqu'il en est maire et retrouvera son siège de député. Le second retournera aussi à l'Assemblée nationale où il découvrira que fumer est désormais interdit au Palais Bourbon. Voilà toujours quelques économies en perspective.

Avec tout cela, le navire Sarko tangue un peu.

Mercredi, il avait invité à déjeuner les parlementaires centristes, tandis qu'en même temps, Fillon avait convoqué tous les députés UMP à Matignon pour leur fournir quelques "éléments de langage", selon la formule consacrée. En clair : "Fermez-là ou dites comme moi !"

Aux dernières nouvelles, il est question d'enveloppe ayant circulé et contenant 150 000 € que Madame Bettencourt aurait versés pour financer la campagne présidentielle de Sarko. Mais voilà que la comptable de la milliardaire revient sur ses déclarations mises en ligne sur Médiapart. D'où la contre-attaque de l'Elysée sur le thème de la victimisation : les médias nous en veulent.

Un peu court pour écarter ce qui est avéré : la confusion du pouvoir et du règne de l'argent, le fossé qui ne cesse de se creuser entre ce monde-là et les Français à qui ceux qui se vautrent dans l'argent facile et les scandales demandent des sacrifices.

Le cynisme et le ridicule de JR nous faisaient rire. Ceux de Sarko et de son univers impitoyable nous feraient plutôt pleurer, car il est en charge de la France

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2 juillet 2010 5 02 /07 /juillet /2010 14:16

L'affaire Woerth ne cesse de "s'enrichir". Chaque jour apporte son lot de révélations nouvelles. Ainsi venons-nous d'apprendre que Madame Bettencourt finançait avec largesse non seulement l'UMP, mais également l'association, dont le ministre du travail s'était doté dans l'Oise pour faire transiter des fonds.

Mais, voyez-vous, la République est bonne fille. Elle a la reconnaissance du ventre. Grâce au bouclier fiscal, Madame Bettencourt s'est vue ristourner, en 2008, 30 millions d'euros d'impôts, avec l'aval du ministre du budget, un certain Eric Woerth, à l'époque, lequel devait donner quitus au regard du montant.

Dans tout cela, ce qui apparaît le plus clairement, c'est l'entremêlement des deniers publics, des intérêts de parti et des coffres-forts particuliers.  

Il est des combinaisons qui ne s'inventent pas : un même homme, ministre hier du budget, aujourd'hui du travail, chargé d'inviter les Français aux sacrifices, trésorier de l'UMP, démarcheur à ce titre des milliardaires pourvoyeurs de fonds du parti majoritaire, et son épouse en charge de la gestion du patrimoine de Madame Bettencourt, première fortune de France. Quelle belle construction dont nous peinons à croire qu'elle devrait tout au hasard.

La "Sarkozie" s'en étrangle d'indignation. Comment ? On ose mettre en doute l'intégrité d'Eric Woerth ?

On oublie que l'intéressé (si j'ose dire !) a politiquement grandi dans l'Oise. Dans ce département, il existe de longues traditions à droite dans la confusion des intérêts publics et privés.

C'est ici que Marcel Dassault distribuait des chèques aux maires de sa circonscription en début de campagne des élections législatives et avait abonné tous les électeurs à son luxueux hebdomadaire "Jours de France". C'est ici encore qu'a sévi Robert Hersant, le magnat de la presse, qui organisait ses meetings avec des stars du show bizz.

Puis nous avons connu l'ère Mancel, celui qui poussait son caddy à courses d'une main et de l'autre faisait chauffer la carte bleue du Conseil général. Au-delà de l'anecdote, de curieux enchevêtrements s'opéraient entre ce même Conseil Général, des entreprises dans lesquelles Monsieur Mancel avait ses intérêts et les caisses du RPR.

Eric Woerth a donc été à bonne école. C'est lui qui en 1990, alors simple conseiller municipal de Chantilly, dirigeait l'Agence de Développement de l'Oise (ADO), création du Conseil général, accrochée à plusieurs reprises par la chambre régionale des comptes.

Officiellement, il s'agissait de promouvoir l'essor économique du département. Dans ce cadre, l'ADO a financé des études farfelues sur le tabac blond, les brosses à cheveux, payé des heures d'hélicoptère à une entreprise qui ne s'est jamais implantée dans l'Oise, permis à des conseillers généraux de visiter les Etat-Unis et le Japon.

Eric Woerth s'est augmenté son salaire de directeur de 26 % en 1987, puis de 19 % en 1989. Il a enfin quitté l'agence avec un traitement de 35 000 francs mensuels (5335 €).

Eric Woerth a certes le physique du gendre idéal. Il incarne bien, en réalité, la planète sarkozyenne, dont je parlais ici même la semaine dernière.

La république irréprochable de Nicolas 1er n'en a même pas les apparences. Le fric sert de boussole à tous les étages et tant pis si les Français en ont de moins en moins. 

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2 juillet 2010 5 02 /07 /juillet /2010 13:36

Nouveau camouflet pour le gouvernement dans le débat au Sénat sur le projet de loi de réforme des collectivités territoriales.

Tard dans la soirée de mercredi, une majorité s'est dégagée sur les bancs du palais du Luxembourg pour adopter un amendement du groupe communiste. Ce dernier vise à rétablir "la compétence générale comme principe fondateur de la libre administration des collectivités territoriales".

Le gouvernement voulait, en effet, que les régions, les départements et les communes ne puissent plus intervenir que dans le cadre des compétences qui leur sont attribuées.

A l'inverse, la compétence générale permet à ces collectivités, au delà de leurs obligations, d'intervenir, en coopération ou seules, sur des questions répondant aux besoins des populations. Sans cette possibilité, les régions, départements et communes se verraient cantonner à l'exercice des compétences que l'Etat leur a transférées. Elles seraient réduites à n'être que des rouages de la politique gouvernementale.

En outre, les financements croisés seraient interdits. Ainsi, une commune, dans la réalisation de tel ou tel équipement, ne pourrait plus recevoir l'appui de plusieurs autres collectivités.

Sans cette compétence générale, nombre d'équipements et de services n'existeraient pas (logement, culture, sports...).

L'amendement communiste a été adopté par 158 voix contre 156. Aux sénateurs communistes, socialistes, radicaux, parti de gauche se sont joints deux sénateurs centristes tandis que nombre de sénateurs UMP s'abstenaient.

Le texte reviendra à l'Assemblée Nationale à la rentrée. A suivre, car rien n'est joué.

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25 juin 2010 5 25 /06 /juin /2010 16:03

Le député rentier Gonnot est de plain-pied dans la génération bling-bling. Depuis le temps qu'il sévit, il en est même la quintessence.

Dernière saillie en date : le voilà qui s'inquiète de l'état d'avancement de la déviation de la RN 32 devenue RD 1032 entre Ribécourt et Noyon, pour m'en imputer la responsabilité, bien évidemment.

J'ai le plaisir de l'informer que cet important tronçon de 8,8 km en 2 X 2 voies progresse vers sa réalisation et que nous n'aurions pas perdu de temps si le parlementaire et ses amis ne s'étaient pas ingéniés à retarder le processus engagé par de petites manoeuvres dilatoires sur la définition du tracé et sur les acquisitions foncières.

L'obsession du député rentier pour rester en place est d'abord de me nuire plutôt que de privilégier l'intérêt général.

Les fouilles archéologiques ont été effectuées. Nous avons acquis les terrains à Ribécourt pour réaliser la partie basse de la déviation. Et les ouvrages d'art vont débuter à la rentrée.

Je le répète : j'ai réalisé entre 1997 et 2002 le premier tronçon de la déviation de la RN 32 entre Compiègne et Ribécourt, quand je l'avais trouvée en plan à mon arrivée. Je réaliserai le second jusqu'à Noyon et, avec le Conseil général, nous travaillons au contournement de Noyon.

Tout cela n'aura jamais rien dû au député rentier et ses trépignements permanents pour faire croire qu'il sert à quelque chose n'ont pour effet que de soulever de la poussière.

Pour la petite histoire, sachez qu'il vient de se fendre d'une missive repentante au Président du Conseil général pour s'excuser d'avoir utilisé une photo de celui-ci sur son blog. Yves Rome avait, en effet, porté plainte. Gonnot a craint que cette affaire ne lui coûte quelques sous, car notre député n'est pas seulement rentier, il est pingre à ses heures et il est aussi poltron. 

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25 juin 2010 5 25 /06 /juin /2010 14:19

Les rois étaient autrefois sacrés à Reims. Sarko 1er le fut au Fouquet's. Question d'époque, peut-être ? J'y vois plutôt une baisse marquée dans la qualité du personnel régnant.

Il faut dire que le souverain a, depuis cette intronisation très "people", multiplié les frasques : des montres Rolex au yacht de l'ami Bolloré jusqu'au "casse-toi, pauvr'con !" Nous avons, en quelques raccourcis saisissants, les caractéristiques même du nouveau riche avec toute sa suffisance, son mépris et sa vulgarité.

Et qui se ressemble s'assemble ! Sa majesté s'est entourée d'une cour taillée dans le même bois.

En quelques semaines, ils n'ont cessé d'accumuler les "gaffes" levant à chaque fois le voile pudiquement rabattu sur leurs moeurs de nantis et de parvenus.

Nous eûmes donc Estrosi et ses trois maisons, Rama Yade et son cinq étoiles sud-africain, Boutin et sa mission aussi grassement rémunérée qu'inutile, Fadela Amara et son appartement, Joyandet et son vrai-faux permis de construire, Blanc et ses havanes, Woerth et le compte en banque de Madame Bettencourt, tout un petit monde mêlant joyeusement deniers des contribuables et luxe personnel, vice privé et vertu publique.

La France n'était pas habituée à vivre sous ce régime de vilenie, même si son histoire est peuplée de scandales retentissants. Les derniers en date ne le sont guère. Ils sont minables et affligeants.

A l'heure même où nos gouvernants tentent de nous convaincre que le moment des sacrifices est venu au nom de l'intérêt général, eux, dans le secret des cabinets et sous les ors de la République, se comportent comme de vulgaires hobereaux de province, tout enflés de leur importance et de leur petitesse d'esprit.

Jeudi, deux millions de nos concitoyens sont descendus dans les rues pour refuser la réforme des retraites. Pendant ce temps-là, Sarko 1er recevait Thierry Henry qu'une limousine était allée chercher à l'aéroport pour le conduire jusqu'au palais. Le porte-parole des 23 grévistes multi millionnaires d'Afrique du Sud a traversé Paris, suivi par une meute de journalistes.

Cerise sur le gâteau, sa majesté, pour accueillir le footballeur, héros glorieux de la débâcle bleue, avait annulé son rendez-vous initial avec des ONG (organisations non gouvernementales) venues lui parler de la misère du monde avant le sommet du G20.

Marie-Antoinette les aurait sans doute invités à manger de la brioche, faute de pain. Sarko leur  a conseillé de jouer au foot. Il ne manquait plus qu'Anelka pour trouver les bons mots.

Faudra-t-il s'étonner, comme le disait récemment le médiateur de la République, que "le chacun pour soi a remplacé l'envie de vivre ensemble (j'ajouterai l'esprit d'équipe) et qu'un fossé s'est creusé entre le citoyen et l'Etat" ?

Dans ce monde-là, l'important n'est pas d'être, ni même de paraître ; c'est d'avoir. J'ai donc je suis.  

Voici ce que disait Montesquieu, au milieu du 18ème siècle : "Il ne faut pas beaucoup de probité pour qu'un gouvernement monarchique ou un gouvernement despotique se maintienne ou se soutienne. La force des lois dans l'un, le bras du prince toujours levé dans l'autre, règlent ou contiennent tout. Mais dans un Etat populaire, il faut un ressort de plus, qui est la VERTU".

La génération bling-bling fleure bon l'ancien régime... en sa fin.

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 15:55

Le projet de loi de réforme des collectivités territoriales est donc a présent au Sénat.

Le gouvernement vient de subir un beau camouflet

La commission des lois a, en effet, supprimé du texte le mode d'élection des conseillers territoriaux et le nouveau découpage des cantons. En l'état, la copie gouvernementale devient une coquille vide.

Rappelons que ce premier succès est dû au vote conjoint de la gauche et des centristes, l'UMP étant minoritaire.

La fronde ira-t-elle à son terme ou Sarkozy va-t-il convoquer à nouveau les récalcitrants pour un remontage de bretelles ? A suivre.

Preuve, en tout cas, que là encore rien n'est écrit d'avance. Organisons la résistance.

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