La semaine prochaine s'annonce chaude pour le gouvernement. Mardi sera une nouvelle journée de mobilisation pour la défense des retraites. Et, cette fois-ci, tous les syndicats y appellent. Le même jour, débutera le débat à l'Assemblée nationale sur le projet de loi d'Eric Woërth.
Une idée a grandi dans l'opinion publique : la fin de la retraite à 60 ans, son report à 62 ans n'ont rien d'inéluctables. A mesure que les réformes se multiplient (Balladur, Fillon), chacun se rend bien compte que c'est tout ce système qui est fragilisé, attaqué et que ces offensives visent à déboucher sur un dispositif de retraite par capitalisation, qui permettra aux assurances de faire leur beurre.
Le chômage, la précarité, les bas salaires creusent les déficits, la faiblesse de la croissance aussi, mais, dans le même temps, alors que les salariés sont contraints à de nouveaux sacrifices, le capital, les grandes entreprises, les privilègiés de la fortune voient leurs contributions diminuer et leur pactole s'accroître.
Ainsi les réductions et les exonérations de cotisations sociales leur rapportent 30 milliards d'euros par an, les cadeaux fiscaux 82 milliards, les niches fiscales 73 milliards.
Et tenez-vous bien, les dividendes versés aux actionnaires, qui représentaient 3,2 % des richesses créées (PIB) en 1982, représentent 9 % aujourd'hui, soit un gain de 100 milliards d'euros pour les intéressés.
Cette semaine, nous avons appris, par ailleurs, ce qui ne manque pas d'en ajouter à la démonstration, que si le taux de chômage (officiel) atteint presque 10 %, soit le niveau le plus élevé depuis dix ans, les profits des entreprises du CAC 40 ont pratiquement doublé au premier semestre et dépassé les 40 milliards d'euros.
Rien n'est joué dans ce débat qui s'engage au Parlement, d'autant que l'affaire Woërth, qui ne cesse de rebondir, est un témoignage éclairant des rapports de ce gouvernement avec les puissances de l'argent.
Si Madame Bettencourt et d'autres financent l'UMP, c'est dans l'attente d'un retour sur investissement.
Les milliardaires veulent être débarrassés de cette exigence de redistribution sociale que le mouvement populaire leur a imposé au fil des luttes. Tel est le mandat de Sarko et de sa bande, qui ne sont, en réalité, que des valets de cour et en affichent les comportements, ce qui les conduit à plonger les doigts, impudemment et dérisoirement dans le pot de confiture, tout émoustillés, tels des nouveaux riches, des libéralités que leur accordent les vrais, leurs maîtres.