La deuxième conférence sociale s’est donc ouverte ce jeudi, au palais d’Iéna, pour deux jours de débats.
Il existe certes une différence notoire avec l’ère Sarkozy, qui, durant sa campagne présidentielle, nous avait expliqué que les corps intermédiaires (syndicats, associations) étaient nuisibles et empêchaient un dialogue direct avec les français. Le souverain et le peuple, ben voyons !
Hollande la joue plus fine. Lui, convoque les syndicats mais avec le pernicieux objectif d’obtenir l’accord de syndicats minoritaires dont l’avis s’impose au final par le jeu de trois (CFDT, CFTC, CFE-CGC) contre deux (CGT, FO). Trois minoritaires coalisés ont ainsi raison de deux représentant majoritairement les salariés. Tel fut le scénario pour imposer l’accord national interprofessionnel (ANI) de flexibilisation et de précarisation.
On se croirait aux Etats généraux de 1789 où la querelle s’installe d’emblée pour savoir si l’on voterait par corps (aristocratie + clergé = 2 contre Tiers Etats = 1) ou par tête, chacun comptant pour un et une vraie majorité de voix se dégageant à la fin.
Il y a fort à parier que l’on va, une nouvelle fois, nous expliquer que l’heure des sacrifices à sonner et qu’en particulier, en matière de retraite, une réforme Fillon II s’impose. Celle-là s’appellera Touraine I.
Mais seul l’emballage changera. Pour le reste, cotiser plus longtemps et donc partir plus tard encore, quand, dans le même temps, la cohorte des jeunes chômeurs grossit de jour en jour et que les premiers licenciés dans les plans sociaux (pardon ! les plans de sauvegarde de l’emploi, lequel se sauve, plus qu’il ne se garde) ont entre 50 et 55 ans.
Pourtant, un rapport intéressant a été remis, ce mardi, à Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif. Dans le cadre de la modernisation de l’action publique (MAP), trois personnalités ont planché : Jean-Jacques Queyranne, président de la région Rhône-Alpes, Jean-Philippe Demaël, directeur général de Somfy, une entreprise de taille moyenne présente à l’international et Philippe Jurgensen, inspecteur général des finances.
Ils en concluent que les dépenses budgétaires ou niches fiscales bénéficiant directement et indirectement aux entreprises en France représentent plus de 6000 aides pour une somme de 110 milliards € sur le budget de l’Etat et des collectivités territoriales. Coûteux et peu efficace, jugeait le Figaro lui-même, cette semaine.
Vous avez dit : « pas d’argent ! ». Et si on l’employait autrement ?