Voici cent ans, jour pour jour, Jean Jaurès payait de sa vie son combat pour la paix et pour un monde nouveau.
Un siècle a passé, qui aura vu deux guerres mondiales et de multiples conflits meurtriers.
Alors que nous célébrons la mémoire de Jaurès, comme si l’histoire nous adressait un clin d’œil, le peuple palestinien de Gaza compte ses morts par centaines sous les bombes israéliennes. La Libye connait le chaos. Les chrétiens d’Irak sont menacés d’extermination.
Nous ne voyons pourtant pas le bout du défilé des personnalités politiques, qui se réclament du député du Tarn et fondateur de « l’Humanité » : Nicolas Sarkozy, François Hollande, même Marine Le Pen… il ne manque plus à l’appel que Benyamin Netanyahou. La cohorte des usurpateurs est longue.
Sans doute faut-il y voir la trace qu’a laissée Jaurès dans la mémoire collective, au point de considérer qu’on se grandit en s’en réclamant.
Et si nous soumettions nos encenseurs soudainement convertis au socialisme de Jaurès ou feignant de l’être, le temps d’un effet de manche ?
Jaurès ne s’indignait pas seulement des injustices et de la guerre, qui menaçait alors.
Il en identifiait les causes.
Je le cite : « Tant que, dans chaque nation, une classe restreinte d’hommes possédera les grands moyens de production et d’échange (…), tant que cette classe pourra imposer aux sociétés qu’elle domine sa propre loi, qui est la concurrence illimitée (…), il y aura des germes de guerre. »
Il déclarera à la tribune de l’Assemblée nationale : « Toujours votre société violente et chaotique porte en elle la guerre, comme une nuée dormante porte l’orage. »
Alors, qui partage ?
Curieusement, ils sont soudain moins nombreux et il n’y a bientôt plus personne.
Jaurès avant vu juste et sa pensée est plus actuelle que jamais.
Nous sommes dans l’urgence d’un monde nouveau.