Ma première intervention relative aux dossiers de retraites en souffrance au sein de la CARSAT Nord-Picardie remonte à la mi-novembre 2013.
J’avais alors interpellé Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé, après avoir reçu plusieurs personnes de ma circonscription, qui attendaient de percevoir leur pension de retraite sans succès et se retrouvaient sans ressources.
En décembre 2014, constatant que les retards s’accumulaient (entre 2 et 8 mois d’attente), je joignais mes efforts à ceux de ma collègue sénatrice, Michelle Demessine, parlementaire du Nord, pour saisir l’Elysée de la gravité de la situation. Nous avons été reçus par le conseiller social du Président de la République, le 18 décembre.
Notre démarche a permis d’enclencher un processus vers la résolution de cette inacceptable situation.
A peine étions-nous sortis de l’Elysée que Marisol Touraine annonçait des mesures d’urgence. Enfin !
Ce mercredi, le directeur de la CARSAT Nord-Picardie tenait une conférence de presse.
En novembre dernier, nous comptions 7132 dossiers en souffrance. Le chiffre devrait être ramené à 2400 fin janvier et un retour à la normale est envisagé à la fin du mois de mars. 1275 assurés ont bénéficié de l’aide d’urgence instauré à la fin de 2014, ce qui demeure dérisoire puisque ponctuelle et alors que les dettes des intéressés se sont accumulées.
A l’origine de ce fiasco figurent plusieurs éléments : un nombre accrus de dossiers à traiter, notamment en raison des départs liés à la reconnaissance des carrières longues et commencées tôt, la suppression de 211 postes d’agents au sein de la CARSAT en 2014 et 2015, la mise en place de critères de vérification sur les carrières destinés à lutter contre les fraudes et qui ont considérablement retardé l’ouverture des droits. Ce contrôle devrait désormais s’effectuer après le versement des premières pensions.
Il s’agit, au final, d’une incroyable débâcle administrative, qui a plongé des milliers d’assurés dans la détresse, sans revenus, incapables de régler leurs factures de gaz, d’eau, d’électricité, leur loyer, livrés à la surenchère des banques.
Nos démarches ont permis d’alerter les plus hauts responsables de l’Etat et d’entamer le processus de règlement du problème.
Je continue cette action jusqu’à l’achèvement d’un retour à la justice et au droit.