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1 octobre 2010 5 01 /10 /octobre /2010 15:51

Sarkozy est au plus bas dans les sondages.

La super-austérité annoncée ne l'aidera sans doute guère. Alors pourquoi ?

Pour comprendre, il faut relire la tribune de Denis Kessler au journal Challenges, le 4 octobre 2007. Elle s'intitulait "adieu 1945, raccrochons notre pays au monde !".

L'ancien n° 2 du MEDEF écrivait alors :

"Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d'importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme...

 

A y regarder de plus près, on constate qu'il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !

 

A l'époque se forge un pacte politique entre les gaullistes et les communistes. Ce programme est un compromis qui a permis aux premiers que la France ne devienne pas une démocratie populaire, et aux seconds d'obtenir des avancées - toujours qualifiées d'"historiques" et de cristalliser dans des codes ou des statuts des positions politiques acquises.

 

Ce compromis, forgé à une période très chaude et particulière de notre histoire contemporaine (où les chars russes étaient à deux étapes du Tour de France, comme aurait dit le Général), se traduit par la création des caisses de Sécurité sociale, le statut de la fonction publique, l'importance du secteur public productif et la consécration des grandes entreprises françaises qui viennent d'être nationalisées, le conventionnement du marché du travail, la représentatitivté syndicale, les régimes complémentaires de retraite, etc (...)

 

Il aura fallu attendre la chute du mur de Berlin, la quasi-disparition du parti communiste, la relégation de la CGT dans quelques places fortes, l'essoufflement asthmatique du Parti socialiste comme conditions nécessaires pour que l'on puisse envisager l'aggiornamento qui s'annonce. Mais cela ne suffisait pas. Il fallait aussi que le débat interne au sein du monde gaulliste soit tranché, et que ceux qui croyaient pouvoir continuer à rafistoler sans cesse un modèle usé, devenu inadapté, laissent place à une nouvelle génération d'entrepreneurs politiques et sociaux. Désavouer les pères fondateurs n'est pas un problème qu'en psychanalyse."

 

Voilà qui a le mérite de la clarté. Sarkozy est en service commandé pour démolir tout ce qui a permis le développement de la France et la répartition des richesses.

Le même mouvement est imprimé à l'échelle de l'Europe et même du monde. Du passé qui lui a été imposé, le capital veut faire table rase.

A-t-il partie gagnée ? Rien n'est moins sûr tant il demeure, comme disait Marx, que ce sont les peuples qui font l'histoire.

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1 octobre 2010 5 01 /10 /octobre /2010 11:28

Le gouvernement a présenté, cette semaine, le budget de la France pour 2011.

Jusqu'à présent, des mots historiquement chargés n'avaient plus cours : austérité, rigueur.

Mais, là évidemment, la réalité saute aux yeux. Il s'agit d'une super-austérité.

Comme toutes les purges qui ont pu la précéder, celle-ci est présentée avec les meilleurs intentions du monde : combattre les déficits, réduire la dette, préserver le modèle social français (ben voyons !).

Bien sûr, le gouvernement doit éponger les dégâts de la crise de ce capitalisme prédateur, prêt à tout pour s'enrichir, qui a déferlé sur la planète.

Les déficits, les dettes sont là parce qu'il a fallu renflouer le bateau qui coulait à grands coups de milliards empruntés et accordés sans contrepartie aux banques et puissances financières incendiaires.

Aujourd'hui, il s'agit de leur consentir encore de nouvelles marges.

Alors, qui paiera ? Le pouvoir nous rebat les oreilles avec son prétendu coup de rabot sur les niches fiscales qui amputent, chaque année, les finances publiques de 115 milliards d'euros. Au final, le rabot a tout de la lime à ongles puisque la réduction annoncée sera de 9,4 milliards d'euros.

Mais, alors que, dans cette affaire, les plus riches verront leur bouclier fiscal préservé, les ménages seront ponctionnés de plusieurs façons : déclaration d'impôt unique pour les nouveaux mariés, pacsés ou divorcés (500 millions d'euros attendus sur leur dos), TVA plein pot (19,6 % au lieu de 5,5 %) sur les offres triple play (internet, téléphone, télévision), taxe sur les assurances complémentaires, suppression de l'abattement de 15 % sur les cotisations sociales des particuliers employeurs (sans doute pour relancer le travail au noir), réduction de crédit d'impöts pour les équipements "verts" de la maison.

Côté entreprises, pas touche aux 25 milliards d'euros d'exonérations de cotisations sur les bas salaires ainsi encouragés, ni aux 3 milliards sur les heures supplémentaires.

A part cela, la fonction publique, qui a perdu 100 000 postes entre 2007 et 2010, en abandonnera 31 628 nouveaux. La dotation aux collectivités locales, qui sont à l'origine de 73 % des investissements dans le pays, seront gelés pendant trois ans. Les offices HLM vont eux-mêmes faire l'objet d'une taxe d'un montant de 240 millions d'euros, comme si les bailleurs pouvaient se payer ce luxe quand la crise du logement frappe des millions de familles.

L'INSEE révélait, voici quelques jours, qu'en 2008, le France comptait 8 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté, c'est à dire avec moins de 773 € par mois. Cette réalité s'est sans doute aggravée en deux ans.

La super-austérité annoncée va paupériser à présent les couches moyennes, réduire la consommation et donc tuer la croissance, surtout au moment où continuent de se multiplier les plans sociaux et les délocalisations d'entreprises industrielles sans que le gouvernement réagisse. 

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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 16:01

Hortefeux, depuis dix jours, en fait des tonnes sur le thème : la menace terroriste menace la France.

Nous n'oublions pas que depuis près de huit mois deux journalistes de FR3 sont retenus en otages en Afghanistan, que Michel Germaneau, cet humanitaire, a été exécuté par Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) après une intervention militaire franco- mauritanienne hasardeuse.

Enfin, cinq de nos compatriotes viennent d'être enlevés au Niger par cette même organisation, AQMI.

Le risque terroriste, sous ses diverses formes, est donc réel mais est-il nouveau ?

Je reste, pour le moins, circonspect, devant les appels à la bombe à la Tour Eiffel puis à la station RER Saint-Michel qui ont vu se déployer des forces de l'ordre en grand nombre sous l'oeil des médias ou encore cette rumeur, qui a curieusement franchi les murs de nos services secrets et selon laquelle une femme kamikaze serait prête à intervenir sur notre sol.

Le terrorisme islamique a pour objectif de destabiliser les démocraties.

Faut-il jouer avec ce péril pour un autre objectif que de le conjurer ? Ce serait irresponsable.

Pourtant, je crains que la tentation soit grande en Sarkozie.

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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 15:33

La dengue sévit dans les Antilles. A croire que Philippe Marini l'a contractée, cet été, sur ses terres estivales corses, le moustique qui la diffuse aimant décidément les îles.

Le sénateur compiégnois, invité samedi dernier de France Culture, a réagi aux propos de la commissaire européenne Viviane Reding sur les expulsions de Roms par la France, en indiquant qu'il "aurait préféré qu'en 1867 Napoléon III et Bismark aient un entretien qui débouche autrement et que le Luxembourg n'existe pas".

Ces propos ont évidemment soulevé un tollé. Fillon, Kouchner ont dû présenter leurs excuses aux autorités luxembourgeoises, jusqu'à ce que Marini lui-même se repente sur les ondes de RTL, anciennement Radio Télévision Luxembourg (cela ne s'invente pas).

Si nous considérons que Compiègne est jumelée depuis 1964 avec Vianden, commune du Luxembourg, les propos du sénateur Marini semblent d'autant plus hasardeux.

Notons, par souci de vérité historique, que l'existence du Luxembourg est bien antérieure à 1867. Son histoire est certes tortueuse et le territoire passé de main en main à de nombreuses reprises.

Le Comté de Luxembourg a été fondé en 963 et élevé au rang de duché en 1354.

En 1815, au Congrès de Vienne, après la défaite de Napoléon, le Luxembourg devint un état souverain.

En 1839, par le traité de Londres, le pays prendra sa forme géographique définitive.

Il sera l'un des membres fondateurs de la communauté économique européenne en 1957.

Si à chaque fois qu'un sénateur dit une ânerie, la légitimité du sénat et son existence devaient être mises en cause, voilà bien longtemps que la Haute Assemblée aurait disparue.

A-t-elle pour autant plus de raison d'être que le Luxembourg ? Pas sûr !

Je plaisante, évidemment !

 

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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 11:36

Le gouvernement a, cette semaine, trouvé le truc qui tue. Il ne compte pas les manifestants, il les décompte ; il ne les additionne pas, il les soustrait  à défaut de pouvoir les diviser. Et pourtant ils se multiplient au fil des rassemblements qui se succèdent. Le raisonnement est simple. Il suffit de dire à ceux qui défilent qu'ils sont de moins en mois nombreux pour décourager ceux qui ne défilent pas encore, de se décider à y aller.

Ainsi en conclut-on que le mouvement s'essouffle, qu'il faut renoncer, se résigner, capituler.

Oui, mais voilà, la méthode Coué a ses vertus. Elle a surtout ses limites. On peut dissimuler la vérité, mentir, mais un mensonge même assené cent fois, ne fait pas une vérité.

Les enquêtes d'opinion sont sans appel : 65 % des Français sont opposés à la réforme des retraites de Woerth et sont solidaires des manifestants. Les cortèges ne cessent de grossir. Pourtant nous savons combien il est difficile de se joindre au mouvement et aux manifestations pour nos concitoyens dont l'emploi est précaire, qui doivent s'acquitter des factures et des crédits et pour qui les fins de mois sont souvent des épreuves.

A l'évidence, le mouvement social en cours est puissant et peut encore s'amplifier. Les arguments du gouvernement sont ressentis comme de la provocation. Comment appeler les Français à se sacrifier quand s'étalent, sous leurs yeux, les bénéfices des quarante sociétés, qui composent l'indice boursier du CAC 40, en hausse de 85 % pour le premier semestre de 2010 (source : cabinet d'expertise comptable PWC "le Monde" du 1er septembre 2010), quand le ministère des finances vient de rembourser aux 18 764 contribuables les plus riches, 679 millions d'euros d'impôt au titre du bouclier fiscal,  quand chaque jour apporte son lot de révélations sur les petits arrangements entre amis de Monsieur Woerth et des siens ? 

Et tandis que les manifestants défilaient, les parlementaires de l'UMP, quant à eux, réunis en université d'été à Biarritz, jouaient au jeu des chaises musicales pour savoir qui de Fillon, de Copé, de Bertrand, d'Alliot Marie, de Borloo, de Baroin prendraient l'un Matignon, l'autre la direction du parti ou encore tel ou tel maroquin, le tout faisant de vous un homme important. Ces gens-là vivent décidément dans un autre monde.

Aujourd'hui, ils comptent et ils décomptent.

Viendra le temps des mécomptes.

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17 septembre 2010 5 17 /09 /septembre /2010 15:14

Le Sénat va donc prendre le relais de l'Assemblée Nationale dans le débat sur les retraites, tandis que le mouvement social est appelé à grandir encore, le 23 septembre prochain.

Les députés communistes et l'ensemble des députés de gauche, même s'ils n'ont pas la même approche, ni les mêmes propositions sur le sujet, ont mené une bataille à la hauteur de l'enjeu. Cela s'est d'ailleurs traduit par la colère de la droite, au point que le Président de l'Assemblée a, d'autorité, interrompu, mercredi, la discussion en cours, privant de parole plus de cent députés.

Le règlement prévoit, en effet, que chaque parlementaire puisse s'exprimer durant cinq minutes pour expliquer son vote. Les élus communistes et socialistes avaient décidé d'utiliser ce droit. C'en était trop pour l'Elysée qui voulait absolument que le débat soit terminé avant la fin du conseil des ministres et le texte voté dans l'après-midi. Sarko 1er a donc décroché son téléphone et sommé Bernard Accoyer de faire taire l'opposition. Ce dernier s'est immédiatement exécuté, en violation du règlement de l'Assemblée Nationale et de sa fonction de président, qui consiste, en premier lieu, à garantir l'exercice du pouvoir législatif et les droits du législateur.

Bien évidemment, le combat continue, car rien n'est joué.

Je me félicite que le mécontentement des Français, leur désaccord avec ce projet aient franchi les grilles du palais Bourbon.

Pouvions-nous imaginer, alors que plus de 2,5 millions de nos concitoyens défilent dans les rues,  que 70 % de la population désapprouve cette réforme, que les députés puissent tranquillement deviser du texte contesté, sur le mode : "passez-moi le sel ! Je vous en prie ! Je n'en ferai rien".

Les communistes et la gauche se sont faits les relais de la mobilisation populaire. Ils étaient dans leur rôle, dans leur vocation. Quel espoir pourraient-ils prétendre incarner s'ils s'étaient comporter comme les invités d'un cocktail mondain ou du thé à cinq heures ?

Cela fait du bien de voir la gauche reprendre des couleurs, à condition, bien évidemment, qu'elle tienne le cap et que si elle revient aux affaires, elle offre la garantie de la transformation sociale attendue.

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17 septembre 2010 5 17 /09 /septembre /2010 14:23

La mise en cause de la retraite à 60 ans et l'allongement de la durée de cotisations ne constituent qu'un élément de la tentative de démolition de notre système de protection sociale.

Si certains en doutaient, le contenu du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2011 rendu public jeudi est malheureusement éclairant.

Il est ainsi prévu :

  - le déremboursement de nouveaux médicaments, ceux à étiquette bleue n'étant plus pris en charge qu'à hauteur de 30 % au lieu de 35 % aujourd'hui,

- le relèvement du ticket modérateur, c'est à dire de la part restant à la charge du patient : + 0,5 % pour chaque consultation chez le médecin,

- une disposition bien plus sévère encore pour les consultations à l'hôpital. Aujoud'hui, un ticket modérateur de 20 %  est payé par le patient sur les actes jusqu'à 91 € avec un forfait de 18 € au-delà. Il est prévu de porter le seuil à 120 € et le forfait à 24 €,

- pour les affections de longue durée (ALD), les frais de transport ne seraient plus remboursés à 100 %.

Les patients souffrant d'hypertension "bénigne" ne seraient plus pris en charge à 100 %.Les diabétiques verraient  le nombre de bandelettes d'autotest de glycémie limité à une seule par jour et par patient.

Ces dispositions vont se traduire par une augmentation des cotisations des complémentaires santé, dans la mesure où les transferts annoncés correspondent à environ 8 % de dépenses supplémentaires pour elles.

La situation ne pourra donc que s'aggraver pour celles et ceux qui n'ont pas aujourd'hui de mutuelles et qui déjà renoncent à certains soins.

Nous touchons donc, en privant certains de nos concitoyens de l'accès aux soins, au coeur même de ce qui a fondé notre système de protection sociale. 

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17 septembre 2010 5 17 /09 /septembre /2010 14:01

Lorsque le ministre Woerth désormais se déplace, le bruit est assourdissant. Nous ne comptons plus le nombre de casseroles qu'il traîne à sa suite.

Tout a commencé par la tentaculaire affaire Bettencourt. Et celle-ci ne cesse de rebondir jour après jour.

L'épouse d'Eric Woerth faisait partie, depuis 2007, du staff qui gérait la fortune de la milliardaire, laquelle était aussi la généreuse pourvoyeuse de fonds de l'UMP, dont le ministre était le trésorier. Vous suivez ?

S'est ajoutée à tout cela l'intervention d'Eric Woerth pour que le gérant en chef des milliards de Madame Bettencourt ait la légion d'honneur, sans doute pour services rendus.

Puis, l'Oise, où le ministre a fait ses premières armes, a surgi dans ce marais trouble avec l'intervention du susnommé Woerth dans la vente de l'hippodrome de Compiègne contre l'avis du ministre de l'agriculture.

La dernière saillie vient encore de l'Oise et Jean-François Mancel y refait surface. Celui-ci aurait, en effet, demandé au ministre du budget, un certain Woerth, à cette époque, une indulgence fiscale pour un casinotier impliqué dans des jeux d'argent en ligne.

Eric Woerth répondit favorablement au souhait de son mentor, qui lui avait mis le pied à l'étrier, en le nommant jadis (en 1990) président de l'agence de développement de l'Oise (ADO), une structure opaque "accrochée" par la chambre régionale des comptes et servant aux "menus plaisirs" de la majorité départementale et de ses amis.

Et c'est tout ce beau monde qui demande et justifie les sacrifices imposés aux français.

Ce week-end, dans le cadre des journées du patrimoine, les Archives nationales exposent une lettre, récemment acquise lors d'une vente à Drouot, de Turgot, contrôleur des finances, adressée à Louis XVI, en 1774.

La France était alors en crise financière, politique et morale, la monarchie déjà décriée. Cela sentait la fin de régime. François Baroin, actuel ministre du budget a commenté : "cette lettre est un élément de notre patrimoine".

C'est vrai et il est bien vivant, je dirai même "actuel".

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10 septembre 2010 5 10 /09 /septembre /2010 11:58

François Fillon a repris, sur France 2, vendredi soir, les refrains entonnés par le gouvernement et passés en boucle au cours du débat parlementaire.

"Démographie, démographie ! Nous vivons plus vieux ; nous devons travailler plus vieux".

On a le sentiment, à entendre cette rengaine, que d'un seul coup, des hordes de retraités ont déferlé sur le pays, venues d'on ne sait où.

Depuis la mise en place de notre système de retraite par répartition, à la Libération, voici 65 ans, l'espérance de vie s'est évidemment accrue. En trois décennies, le nombre des retraités a été multiplié par deux, passant de 7 à 14 millions.

Durant cette longue période, le dispositif a fonctionné sans changement notoire et grâce à une création moyenne d'emplois de 200 000 par an.

Le problème, aujourd'hui, est qu'en dix huit mois, 680 000 emplois ont été détruits à grands coups de plans sociaux et de délocalisations.

Cela représente une perte de 1,4 % de masse salariale et, sur le long terme, jusqu'en 2025, de 600 à 700 milliards d'euros, soit 16 points de PIB (produit intérieur brut).

A cela s'ajoute le déséquilibre entre la contribution des salariés toujours plus sollicités au fil des réformes, l'évolution à la baisse du pouvoir d'achat des pensions et les exonérations et allègements de cotisations accordés généreusement aux entreprises.

En résumé, ce sont les attaques portées au système lui-même qui le fragilise.

Moins d'emplois, plus de précarité, davantage de bas salaires et un patronat cotisant de moins en moins, voilà les ingrédients, qui visent à briser la logique du dispositif pour imposer, à terme, le recours aux assurances et aux fonds de pension.

Le second argument asséné consiste à dire : tous les pays européens font pareil. D'abord, cela reste à prouver car le montant des pensions servies, la durée de cotisations requise est d'une grande diversité. Mais surtout, conservons en mémoire que tous les systèmes mis en place chez nos voisins européens et fondés sur la répartition se sont inspirés du nôtre.

 La France a joué un rôle d'éclaireur, tirant les législations sociales vers le haut. C'est bien pourquoi nous devons d'autant plus refuser une uniformisation européenne sur fond de mondialisation qu'elle s'effectuerait par le bas et constituerait une régression. Notre pays se doit, à nouveau, d'être exemplaire. Autant de motifs de poursuivre le combat engagé contre les faux arguments du gouvernement destinés à dissimuler le sabotage d'un système juste qui a fait ses preuves. 

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10 septembre 2010 5 10 /09 /septembre /2010 11:40

Le débat sur la réforme des retraites a débuté mardi à l'Assemblée Nationale, tandis que plus de 2,5 millions de personnes défilaient dans les rues de France et que 70 % de nos concitoyens déclaraient approuver cette mobilisation.

Les députés communistes ont profité de la séance des questions d'actualité précédant l'ouverture de la discussion parlementaire pour remettre au Premier Ministre les 100 000 pétitions recueillies dans tout l'héxagone et demandant le retrait du projet de loi.

D'entrée se trouvait ainsi brisé le climat ronronnant que souhaitait installer le gouvernement avec l'objectif d'expédier l'affaire au plus vite.

Durant toute cette semaine, la discussion s'est donc poursuivie et devrait continuer en début de semaine jusqu'au vote du mercredi 15 septembre prochain.

Rien pour autant alors ne sera encore joué. Les organisations syndicales appellent les salariés à interpeller leurs députés, le jour du scrutin.

Le débat commencera ensuite au Sénat, tandis qu'une nouvelle grande journée d'action est prévue pour le 23 septembre.

Dans ce contexte, la Fête de l'Humanité de ce week-end revêt un caractère particulier. Après le mouvement social, elle sera l'expression politique du refus d'une politique de la revanche conduite par la droite, qui tend à briser le pacte social fançais pour imposer les règles de l'univers impitoyable de la mondialisation capitaliste.

Notre système de retraite en est une cible car il y a là un marché juteux pour les assurances et les fonds de pension, quand la solidarité intergénérationnelle et le financement à partir des richesses créées auront été démantelés. La prochaine étape sera la protection sociale dans son entier pour les mêmes motifs, après la privatisation déjà intervenue de nombre de nos entreprises et services publics. Il s'agit bien d'un vrai débat de société.

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