Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 15:51

Sarko a commencé son règne au Fouquet's, chacun s'en souvient. Dans la foulée et dans la même veine, il a instauré le bouclier fiscal, un cadeau royal de près de 600 millions d'euros aux contribuables  les plus fortunés. 1055 d'entre eux possédant chacun un patrimoine de plus de 16 millions d'euros se sont ainsi vus restituer par les impôts 383 millions d'euros répartis entre eux.

L'objectif affiché était d'endiguer l'évasion fiscale vers les paradis du même nom et d'inciter à revenir ceux qui y étaient déjà partis. Bref, il fallait soigner nos riches, quand, dans le même temps, nos pauvres se multipliaient et les couches moyennes se précarisaient et s'appauvrissaient.

Que voulez-vous, on ne peut pas servir tout le monde !

Bilan : ceux qui étaient partis ne sont toujours pas revenus et ceux qui ont de l'argent le mettent toujours à l'abri sous d'autres cieux. Mais tous sont ravis car, ici, en France, il n'y a jamais eu autant de niches fiscales qui permettent d'échapper à l'impôt : pas moins de 400 niches qui auront coûté, en 2010, 120 milliards d'euros à l'Etat, soit 5 milliards de plus que l'année d'avant.

A droite, toutefois, on envisage de supprimer le bouclier fiscal après en avoir tant vanté les mérites. Comprenne qui pourra !

Mais alors que vont devenir ces pauvres riches ?

Tout ira bien car, en prime, on leur supprimerait l'impôt sur la fortune (ISF).

Super ! 600 millions d'euros de perdus, mais 3,3 milliards d'euros de gagnés !

Comme la ficelle est un peu grosse, il est tout de même envisagé de créer une tranche supplémentaire de l'impôt sur le revenu. Ouf !

Pour résumer et conclure, une banque de crédit suisse a recensé les millionnaires (actifs financiers et patrimoine cumulés moins l'endettement).

La France apparaît en troisième position des terres d'élection pour les personnes fortunées derrière les Etats-Unis et le Japon. Nous sommes même le premier pays d'accueil européen. Et ainsi 10 % des ménages les plus riches en France possèdent la moitié de l'ensemble du patrimoine des Français.

Alors ou les riches sont masos ou la soupe est bonne à la maison, surtout quand, en prime, on peut aller mettre à l'ombre des soupières sous les tropiques.

Sarko avait promis d'en finir avec les paradis fiscaux. Non seulement les riches n'ont pas besoin de manifester pour le faire renoncer à cette folie, mais la France est elle-même devenue un petit paradis pour nantis.  

Partager cet article
Repost0
5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 15:12

Deux millions de manifestants dans les rues, en pleines vacances de la Toussaint (et donc sans les lycéens), pour la septième journée de mobilisation en huit semaines, voilà qui n'était pas banal !

Et bien, si ! La plupart des médias ont entonné le refrain repris en coeur : "le mouvement se meurt"

L'hebdomadaire "Valeurs actuelles" (celles de la Bourse) remporte la palme : "Ils ont perdu". On sent bien le titre vengeur et, à son corps défendant sans doute, tout empreint de lutte des classes : l'élite l'emporterait sur le populo, les patrons et le gouvernement sur les ouvriers.

Certes, l'Assemblée nationale, après le Sénat, a voté le projet de loi sur les retraites.

Nous vivonspourtant un beau paradoxe : députés et sénateurs constituent ce que nous appelons la "représentation nationale".

Mais, en l'occurrence, que représentent-ils ? Ni la Nation, ni le peuple puisque toutes les enquêtes d'opinion montrent qu'entre 65 % et 70 % des Français sont opposés à la réforme et apportent leur soutien aux grèves et aux manifestations, quand bien même les unes et les autres les handicapent dans leur quotidien.

Il existe un précédent fameux : en 2005, la "représentation nationale" adoptait à une écrasante majorité, de la droite au parti socialiste, (sauf Laurent Fabius et quelques autres) le projet de Constitution Européenne. Le 29 mai, le peuple la rejetait par référendum à 54,67 % des voix.

Pour mémoire, rappelons l'article 3 de la constitution : "La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice".

En l'espèce, si, une clique est en train de confisquer à son profit la souveraineté nationale contre l'avis majoritaire du peuple.

Quelle conséquence politique en résulte ? Rarement un Président, un gouvernement, une "majorité" n'auront été aussi impopulaires et décriés.

Le mouvement en cours a donc toutes les raisons de trouver son prolongement. Ce sera le cas le 6 novembre prochain. Mais après aussi, sous des formes diverses à trouver.

En l'occurrence, nous ne touchons pas seulement à l'usure d'un pouvoir qui aura, au début de son régime, fait illusion. Nous sommes face à un système qui est résolu à piétiner un équilibre social, qui s'était établi sur la base d'une certaine redistribution des richesses imposée par les luttes.

Le capital croit l'heure de la revanche arrivée, mais le mouvement social, celles et ceux qui le composent, au-delà du sujet des retraites, sont en mesure d'identifier les intentions qui soustendent ce projet.

Il lui reste à définir et à imposer les siennes dans "ce mouvement réel qui abolit l'état de choses existant", comme l'écrivait un certain Karl Marx. Rien n'est joué ! Tout commence.

("Ne demande jamais pour qui sonne le glas : il sonne pour toi" John Donne - 1624.

Cette phrase du poète anglais a inspiré Ernest Heminguway pour son roman qui évoque la lutte des républicains espagnols contre Franco").  

Partager cet article
Repost0
22 octobre 2010 5 22 /10 /octobre /2010 16:15

J'évoquais, sur ce blog, voici quinze jours, le rapport du Conseil des prélèvements obligatoires et les 172 milliards de cadeaux fiscaux et sociaux consentis en 2010 aux entreprises.

Le budget 2011, dont l'examen a débuté à l'Assemblée Nationale, s'apprête à consacrer l'une de ses niches dont usent et abusent les multinationales, tandis que le gouvernement s'apprête à imposer aux Français une cure d'austérité carabinée. Il s'agit du crédit impôt recherche.

A sa création en 1983, ce dispositif visait à aider les PME à investir dans la recherche et à développer leur innovation, la fiabilité et la compétitivité de leurs produits, leurs débouchés.

Il permet de récupérer 30 % des sommes engagées pour les 100 premiers millions d'euros de dépenses de recherche et 5 % au-delà.

Ce crédit coûtera, cette année, 4,2 milliards d'euros à l'Etat car les grandes entreprises ont éclaté leurs dépenses de recherche dans de multiples filiales afin de récupérer les 30 % des 100 premiers millions investis dans chacune d'entre elles.

Des rapports parlementaires, tant à l'Assemblée nationale qu'au Sénat, ont fait des propositions pour mettre fin à ce scandale.

MadameLagarde vient de dire : "on ne touche à rien, on continue !" 

Partager cet article
Repost0
22 octobre 2010 5 22 /10 /octobre /2010 15:06

Deux traits caractérisent les amis du Fouquet's et leurs disciples : la suffisance et le cynisme.

Il en est un qui constitue, de ce point de vue, une référence : le député rentier Gonnot.

Figurez-vous que depuis plusieurs semaines, il tente d'obtenir connaissancedu nombre de chômeurs à Noyon. Le Pôle emploi, ainsi que la direction régionale, lui en auraient refusé la communication.

Qu'est-ce que cela cache ? s'est-il interrogé.

Le nombre des sans-emploi, par bonheur, aurait-il à ce point augmenté que je puisse lancer une campagne de dénigrement contre la gauche municipale, départementale, régionale alors responsable du fléau ?

Il s'est donc tourné vers l'ami de Madame Bettencourt, Eric Woerth, qui lui a donné l'information.

Au 31 août dernier, le Nnoyonnais comptait 12 % de chômeurs de plus qu'un an plus tôt.

Oh joie ! pour le député rentier. Le voilà donc en campagne.

Parce que lui et ses amis du Fouquet's n'y sont pour rien. Le Noyonnais n'est sinistré que depuis 2008 et la droite n'a jamais été aux commandes. 

Quel culot ! Il a voté toutes les lois qui permettent aux multinationales de licencier sans entraves, s'est opposé au texte des députés communistes visant justement à empêcher des entreprises qui font des bénéfices de liquider des emplois.

Il a traité de voyous les ouvriers de Continental jetés à la rue.

Quand des députés UMP ont obtenu le maintien de l'armée dans leur circonscription, lui a laissé filer le Régiment de marche du Tchad.

Qu'a-t-il fait contre la délocalisation vers Compiègne de brezillon ?

Vivement que le suffrage universel nous débarrasse de cette engeance !

Merci pour lui, à part cela, tout va bien. Le 4 novembre dernier, il a été admis au barreau de Paris comme avocat (au nom de quelle compétence ? On se le demande. Il n'a jamais poursuivi aucune étude de droit). Peut-être prépare-t-il sa reconversion ?

En attendant, il appelle sur son blog à une contre-manifestation d'opposition aux "salauds" qui refusent  la retraite à 62 et 67 ans.

Je suis de ceux qui souhaitent qu'il la prenne tout de suite.

Partager cet article
Repost0
22 octobre 2010 5 22 /10 /octobre /2010 13:56

Le petit excité de l'Elysée nous a fait sa colère cette semaine. Mercredi, lors du conseil des ministres, entre deux roulements de l'épaule gauche (si, si !), il nous a annoncé que les pompes à essence seraient réapprovisionnées dans les 48 heures et les raffineries débloquées.

Puis il a envoyé Hortefeux, vous savez, celui qui n'aime pas les auvergnats quand ils sont trop nombreux (c'est marrant, j'éprouve la même répugnance à l'égard des ministre de Sarko) dans tous les médias pour relayer la détermination de sa majesté.

S'en sont suivies des interventions de CRS dans les raffineries et les dépôts de carburants, puis les blocus se sont reconstitués une fois les forces de l'ordre parties.

La mobilisation et l'action n'ont pas faibli.

Le soutien de la population grandit encore. 70  % des Français se déclarent solidaires du mouvement.

Deux nouvelles journées sont prévues par l'intersyndicale les 28 octobre et 6 novembre.

Jeudi, Sarko a décidé de mettre fin au débat au Sénat, comme il l'avait ordonné à Accoyer à l'Assemblée nationale. Le recours à un vote unique sur les amendements a été ainsi annoncé par Woerht. Second coup de force contre le Parlement.

Cela rappelle cet épisode historique, sous Louis XV, en 1771, lorsque Mauriou, alors Garde des Sceaux de France, fit dissoudre le Parlement de Paris en raison des désaccords persistants de ce dernier, arrêter et exiler les parlementaires.

Sarko est sans doute prêt à faire mieux. Lui, il dissoudrait bien le peuple français.

D'ailleurs, lors de ses déplacements en province, il se concocte un auditoir sur mesure chargé de faire la claque.

Jeudi, il était en Eure-et-Loire. Les manifestants avaient été tenus à distance, tandis que sa majesté serrait des mains empressées. Un monsieur BCBG lui lance : Tenez bon ! On imagine bien dans le contexte d'aujourd'hui un brave citoyen clamant en direction du Président : Moi, moi, je veux partir à la retraite à 67 ans ! Pas très crédible tout ça, à moins d'embaucher des figurants.

C'est ce que fait Sarko en convoquant le ban et l'arrière-ban de l'UMP à chacune de ses escapades.

La mise en scène, même la mieux montée, les colères d'opérettes même les mieux relayées ne suffisent jamais à transformer le réel, tout au plus peuvent-elles espérer le dissimuler. Mais, en l'occurrence, ce n'est même pas le cas. 

L'exaspération populaire s'accroit et l'arrogance qui lui est opposée la stimule.

Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se brise. 

 

Partager cet article
Repost0
15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 14:29

Avec la réforme Sarkozy-Woerth, nous en sommes à la quatrième offensive contre notre système de retraite par répartition : Balladur en 1993, Fillon en 2003, régimes spéciaux en 2008 et aujourd'hui le glas du départ à 60 ans.

Aucune de ces dispositions n'a réglé et ne règlera la question du financement car celui-ci repose d'abord sur l'emploi et sur une juste répartition des richesses. Or, ces ressources-là se tarissent sous les coups d'un capitalisme qui a décidé de prendre sa revanche sur les forces du travail, qui confisque, à son profit, les richesses créées.

Non seulement le capital rêve de n'avoir plus à financer la protection sociale des salariés, mais il se verrait bien faire du fric avec, via les assurances privées et les fonds de pensions, prenant le relai d'une retraite par répartition qu'on se serait appliqué à tuer réforme après réforme.

Les opérateurs sont déjà dans la place.

L'un deux n'est autre que le groupe Malakoff Médéric.

Et qui le dirige d'après vous ? Guillaume Sarkozy, le frère de l'autre.

Il a engagé son entreprise dans une politique visant à en faire un acteur majeur de la retraite complémentaire privée. Et il a trouvé des alliés autrement plus puissants que lui, en l'occurrence la Caisse des dépôts et consignations (CDC) le bras armé financier de l'Etat, et sa filiale la Caisse nationale de prévoyance (CNP). Ensemble, tous ces partenaires vont créer, le 1er janvier prochain, une société commune qui rêve de rafler une bonne part du marché qui se profile.

Cette société n'aurait jamais vu le jour sans l'appui de l'Elysée", écrit le journal en ligne Médiapart. En effet, la Caisse des dépôts et consignations est une institution publique présidée par un parlementaire. Pour sa part, la Caisse nationale de prévoyance (CNP) est une filiale de la Caisse des dépôts et consignations, de la Banque postale et du groupe Caisse d'Epargne, lui-même présidé par François Pérol, aicien secrétaire général adjoint de l'Elysée. En outre, la Caisse des dépôts gère le Fonds de réserve des retraites.

L'enjeu n'est pas mince. Le marché pourrait représenter 40 à 100 milliards d'euros : en fonction de l'aspect final de la réforme, les Français connaîtront une baisse plus ou moins considérable du taux de remplacement, c'est-à-dire du montant de la pension rapporté au salaire, et donc se précipiteront sur les systèmes de retraite complémentaire.

L'objectif pour Guillaume Sarkozy, serait d'atteindre une part de marché de 17 % d'ici dix ans. 

Partager cet article
Repost0
15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 12:01

Vous en souvenez-vous ? C'était le 6 juillet 2008.

En conclusion du conseil national de l'UMP consacré à l'Europe, Nicolas Sarkozy chauffait ses troupes en déclarant : "Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s'en aperçoit".

Ainsi donc Héraclès Sarkozy se flattait d'avoir terrassé l'hydre du syndicalisme et de la lutte des classes.

Dirait-il la même chose aujourd'hui ?

Non seulement le mouvement contre la réforme des retraites continue de s'amplifier mais il a pris, de surcroît, un tour nouveau, cette semaine, avec l'irruption des jeunes, lycéens et étudiants.

Que n'avons-nous entendu de la bouche des ministres et des petits soldats de l'UMP sur cette jeunesse écervelée, irresponsable et, bien sûr, manipulée.

Dans le Figaro de jeudi, Luc Ferry, le philosophe des beaux quartiers, dont chacun se souvient de son passage éclair au ministère de l'éducation nationale, évoque, à propos des jeunes, un "déferlement d'égocentrisme et de veulerie".  Et il poursuit : "la situation des jeunes n'a jamais été, au total, aussi enviable qu'aujourd'hui".

Luc Ferry pourrait-il quelques instants quitter son ghetto Auteuil-Neuilly-Passy pour voir ce qu'est la vie de nombre de nos jeunes.

C'est la première génération depuis la guerre qui vit plus mal que ses aînés. Se former est une galère et ceux qui y parviennent sont soumis à la précarité et au chômage jusqu'à un âge avancé.

Je reçois moi-même souvent de jeunes diplômés sans emploi ou soumis à des boulots sous-payés.

Le nombre de jeunes vivant sous le seuil de pauvreté ne cesse de s'accroître, comme l'a montré une récente étude.

Alors, il peut sembler surprenant que cette génération se mobilise sur le thème des retraites qui, a priori, ne les concernera que dans 45 ans.

En réalité, leur entrée dans le mouvement témoigne de leur colère et de leur angoisse face à l'avenir que la société leur promet.

Se former, trouver un travail, fonder une famille sont déjà, pour eux, des horizons incertains.

Sarkozy y ajoute aujourd'hui un nouvel élément de brouillage.

Et lui et les siens croient bon d'y joindre l'insulte. Excellent moyen de les mobiliser encore davantage.

L'irresponsabilité, l'égocentrisme et la veulerie ne sont pas du côté qu'on croit.

Partager cet article
Repost0
8 octobre 2010 5 08 /10 /octobre /2010 14:53

Le débat sur les retraites a débuté au Sénat. La Haute Assemblée n'est guère habituée à pareille effervescence.

Le gouvernement s'est livré, cette semaine, à quelques petites manoeuvres présentées comme des concessions en faveur des femmes mères de trois enfants ou d'enfants handicapés. On sort ainsi des tiroirs à ce qui y a été remisé depuis le début pour faire mine d'entendre le mécontentement populaire.

Ridicule et dérisoire.

Travaillons à ce que le 12 octobre prochain sonne la retraite du gouvernement et de son projet !

Partager cet article
Repost0
8 octobre 2010 5 08 /10 /octobre /2010 14:14

La commission des finances de l'Assemblée Nationale avait sollicité le Conseil des prélèvements obligatoires, qui dépend de la Cour des comptes, pour l'éclairer sur les niches fiscales et sociales, les dispositifs dérogatoires nombreux dont bénéficient les entreprises.

Le rapport de la juridiction financière a été rendu mercredi et présenté par Didier Migaud, premier président de la cour des comptes

Il apparaît que les niches en question sont au nombre de 293 et que le manque à gagner par l'Etat sélèvera pour 2010 à 172 milliards d'euros, le montant de ces dispositions s'étant accru de 16,27 % entre 2002 et 2010.

Les niches sociales, c'est-à-dire les allègements et exonérations de cotisations sociales, sont évaluées à 66 milliards d'euros.

Les heures supplémentaires avec salaire majoré mais exonérées de cotisations sociales et d'impôts, coûtent 4,1 milliards d'euros à l'Etat, qui doit d'une part rembourser la sécurité sociale (2,9 milliards d'euros en 2010), d'autre part se priver de recettes d'impôts sur le revenu.

La baisse à 5,5 % de la TVA dans la restauration coûte 3 milliards d'euros avec peu d'effet sur l'emploi et sur le prix.

Ainsi globalement les mesures dérogatoires, au titre de l'emploi s'élèvent à 40 milliards d'euros, dont 28 milliards d'euros pour l'allègement général de "charges" sur les bas salaires.

Pour quelle efficacité ? l'impact est évalué à 800 000 emplois créés ou sauvegardés, soit le même nombre de postes qui ont disparu au cours des dix- huit derniers mois.

Mais, en outre, le coût brut par emploi créé ou sauvegardé s'élève à 27 000 €.

Le rapport en conclut, en termes fort châtiés, que les niches fiscales profitant aux entreprises "sont de plus en plus coûteuses et pas toujours efficaces".

L'appel du gouvernement aux sacrifices pour cesFrançais est donc indécent. Vous cherchez de l'argent ? Il y en a ! Mais pas où il faut !

Partager cet article
Repost0
8 octobre 2010 5 08 /10 /octobre /2010 11:31

Jamais en France un justiciable n'avait été condamné à verser 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts, l'estimation de ces derniers, selon le droit de notre pays, étant proportionnelle à la solvabilité des prévenus.

C'est pourtant le montant réclamé à Jérôme Kerviel, le trader de la Société Générale, et l'équivalent presque intégral des pertes qu'il aurait causées à son employeur.

Le jugement signifie que la banque est totalement blanchie. Elle n'y est pour rien, alors que chacun sait que si elle embauche des personnels comme Kerviel, c'est pour spéculer, faire de l'argent avec l'argent afin de goinfrer ses actionnaires, aller le plus loin possible dans des opérations hasardeuses.

Rappelons tout de même que la Société Générale a été la banque française la plus impliquée dans le fiasco financier des subprimes américaines, ces montages spéculatifs qui au départ ont consisté à prêter de l'argent à des familles insolvables. La planète financière mondiale est entrée en ébulition maximale.

La Société Générale a perdu 2,6 milliards d'euros et a dû renforcer ses fonds propres grâce à l'aide de l'Etat français qui a volé à son secours, sans contrepartie.

Se donner aujourd'hui des airs de blanche colombe montre tout le cynisme dont les financiers sont capables, tout l'appui sur lequel ils peuvent compter de la part de l'Etat et de la justice. Le système est sauf grâce au fusible Kerviel.

Mais elle a fait mieux. Magnanime, elle s'est déclarée prête à ne pas réclamer son dû à son ancien employé, dont nous ne savons toujours pas combien il aura fait gagner à son employeur durant ses années de service. Le solde n'est sans doute pas négatif.

Nous ne voyons certes pas comment Kerviel qui, paraît-il, ne perçoit aujourd'hui que 2500 € par mois, pourrait honorer l'équivalent de 390 000 années de SMIC, de 40 fois le record de l'Euro Millions ou encore du quart de la fortune de Madame Bettencourt.

Mais en réalité, le calcul de la Société Générale est ailleurs. Celle-ci n'étant pas reconnue responsable de la perte de 4,9 milliards d'euros, elle peut donc classer cette somme, si elle ne la perçoit pas de la part du condamné, comme "perte exceptionnelle", un moyen de la rendre partiellement déductible des impôts.

Il serait d'ailleurs intéressant de connaître le montant de l'économie fiscale. En clair, c'est l'administration fiscale, l'Etat qui va payer directement pour cette perte, si le jugement d'appel confirme la décision de première instance.

Merci Kerviel ! Merci l'Etat ! Merci les contribuables ! Comme disent les jeunes : la Société Générale, trop fort !

Partager cet article
Repost0