Sarko a commencé son règne au Fouquet's, chacun s'en souvient. Dans la foulée et dans la même veine, il a instauré le bouclier fiscal, un cadeau royal de près de 600 millions d'euros aux contribuables les plus fortunés. 1055 d'entre eux possédant chacun un patrimoine de plus de 16 millions d'euros se sont ainsi vus restituer par les impôts 383 millions d'euros répartis entre eux.
L'objectif affiché était d'endiguer l'évasion fiscale vers les paradis du même nom et d'inciter à revenir ceux qui y étaient déjà partis. Bref, il fallait soigner nos riches, quand, dans le même temps, nos pauvres se multipliaient et les couches moyennes se précarisaient et s'appauvrissaient.
Que voulez-vous, on ne peut pas servir tout le monde !
Bilan : ceux qui étaient partis ne sont toujours pas revenus et ceux qui ont de l'argent le mettent toujours à l'abri sous d'autres cieux. Mais tous sont ravis car, ici, en France, il n'y a jamais eu autant de niches fiscales qui permettent d'échapper à l'impôt : pas moins de 400 niches qui auront coûté, en 2010, 120 milliards d'euros à l'Etat, soit 5 milliards de plus que l'année d'avant.
A droite, toutefois, on envisage de supprimer le bouclier fiscal après en avoir tant vanté les mérites. Comprenne qui pourra !
Mais alors que vont devenir ces pauvres riches ?
Tout ira bien car, en prime, on leur supprimerait l'impôt sur la fortune (ISF).
Super ! 600 millions d'euros de perdus, mais 3,3 milliards d'euros de gagnés !
Comme la ficelle est un peu grosse, il est tout de même envisagé de créer une tranche supplémentaire de l'impôt sur le revenu. Ouf !
Pour résumer et conclure, une banque de crédit suisse a recensé les millionnaires (actifs financiers et patrimoine cumulés moins l'endettement).
La France apparaît en troisième position des terres d'élection pour les personnes fortunées derrière les Etats-Unis et le Japon. Nous sommes même le premier pays d'accueil européen. Et ainsi 10 % des ménages les plus riches en France possèdent la moitié de l'ensemble du patrimoine des Français.
Alors ou les riches sont masos ou la soupe est bonne à la maison, surtout quand, en prime, on peut aller mettre à l'ombre des soupières sous les tropiques.
Sarko avait promis d'en finir avec les paradis fiscaux. Non seulement les riches n'ont pas besoin de manifester pour le faire renoncer à cette folie, mais la France est elle-même devenue un petit paradis pour nantis.