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15 juillet 2011 5 15 /07 /juillet /2011 15:52

Sarkozy s’est rendu en Afghanistan auprès de nos troupes. La veille, l’un de nos soldats était mort accidentellement. Le lendemain, cinq tombaient victimes d’un attentat-suicide. Le surlendemain, un sixième était tué.


Depuis 2001, 2547 militaires dont 1632 américains et 70 français ont perdu la vie. Plus de 1400 civils ont trouvé la mort durant le premier semestre 2011. Et nous n’avons pas le bilan des civils tués par la coalition occidentale au titre des « dégâts collatéraux », selon cette horrible expression, ou des bombardements sur des quartiers ou villages.

 

C’est dire si le déplacement de Sarkozy était piteux. Il avait pour objectif d’annoncer le retrait des troupes françaises à partir de 2012. Ce dernier le justifiait au prétexte que la présence militaire étrangère ne serait peu à peu plus nécessaire en raison des résultats obtenus et du transfert de compétences de maintien de l’ordre aux autorités et forces afghanes.

 

Quelle sinistre dérision ! Les talibans contrôlent plus de la moitié du pays. Et nous avons pu entendre le chef de l’Etat-major des armées, l’amiral Guillaud, sur Europe 1 déclarer : « les talibans modifient leur guerre, ils ont sans doute compris qu’ils ne pourraient pas gagner sur le terrain et ils sont passés en mode terreur aveugle, c'est-à-dire l’attentat suicide ». De qui se moque-t-il ? Les talibans contrôlent le terrain. Ils sont chez eux. Leur force est de ne pas être une armée mais des combattants de l’ombre, rompus à la guérilla, prêts à tout. Et ce n’est pas nouveau.

 

Telle a toujours été leur stratégie. C’est bien pourquoi une intervention militaire était illusoire. Il est évidemment difficile de donner le change, de dissimuler un retrait qui sonne comme une retraite car l’objectif ne peut être atteint par ces moyens-là. C’est un fait. La réponse des talibans à la venue de Sarkozy est celle du berger à la bergère. Ils rappellent qui sont les maîtres. Quant au pouvoir afghan, il est gangréné par la corruption, à l’image, cette semaine, du demi-frère du Président Karzai, exécuté par la mafia en raison de son évidente implication dans le trafic de drogue. Et tout est à l’avenant.

 

Nous sommes loin du soleil d’Austerlitz et plus proche de la retraite de Russie.

 

Le Parlement avait, en outre, à décider de la poursuite de l’engagement militaire en Lybie. Il s’agissait, au départ, de protéger les populations civils des raids des troupes de Kadhafi. Nous sommes aujourd’hui dans un tout autre registre. Là encore des civils ont été victimes des bombardements occidentaux. L’enlisement s’installe et Kadhafi est toujours là, tandis que nous nous acheminons au mieux vers une partition du pays.

 

27 députés ont voté contre ce qui se présente comme un nouveau gâchis : 23 députés communistes et parti de gauche, 1 socialiste, 1 UMP, 2 non-inscrits.

 

Quand la France retrouvera-t-elle sa voix originale sur la scène internationale en faveur de la paix et d’une diplomatie intelligente et offensive ?

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