Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 juillet 2011 5 15 /07 /juillet /2011 15:54

Les ministres des finances de la zone euro ne se quittent plus. C’est la panique à bord. Le navire euro prend l’eau de toutes parts.

 

Après la Grèce, l’Irlande, le Portugal, voici l’Italie. Et cette fois-ci, l’affaire pourrait tourner au vinaigre. Il s’agit de l’un des pays fondateurs de la communauté économique européenne. A elle seule, elle pèse deux fois plus que les trois pays précités.

 

Si la péninsule cède, avec ses 16 000 milliards d’euros d’endettement, le cœur même de la zone euro serait atteint.

 

Mais faut-il s’étonner de cette chronique de faillites annoncées ?

 

L’Union européenne est devenue un vaste espace où les capitaux circulent « librement », où la concurrence est « libre et non faussée ». Pour y parvenir, les Etats membres se sont vus imposer des règles économiques et budgétaires à travers les fameux critères de Maastricht. Le principe de l’austérité imposée est inscrit dans le marbre des traités européens.

 

Le résultat de cette construction a débouché sur la privatisation de toutes les activités humaines livrées au marché, sur les délocalisations à la recherche de main d’œuvre bon marché, sur davantage de chômage, un pouvoir d’achat en baisse, un développement de la précarité. Ainsi a été brisé l’un des ressorts de la croissance, à savoir la consommation. En même temps, la demande sociale augmente. Au final, les Etats vivent à crédit. C’est un cercle vicieux, une spirale vers le déclin.

 

Les banques et les institutions financières se nourrissent de ce cancer. Voyez la Grèce. Plus le pays s’enfonce, plus les agences de notation le rétrogradent, plus le loyer de l’argent pour lui augmente, tandis que les investissements dans l’économie réelle le désertent.

 

Si nous voulons sortir de cette situation, il faut que les nations reconquièrent leur souveraineté, ce qui ne s’oppose pas aux coopérations, aux projets communs mais sur des bases saines.

 

Quelle spectacle affligeant que ces réunions à répétition des ministres des finances qui étalent leur impuissance.

 

Si nos concitoyens peinent à voir la différence entre la gauche et la droite, si c’est un ministre socialiste qui aujourd’hui en Grèce saigne son propre peuple, c’est parce que les pouvoirs politiques ont démissionné de leurs responsabilités, sont soumis aux diktats de la finance, aux directives de Bruxelles, aux injonctions de l’organisation mondiale du commerce (OMC) et du FMI.

 

Il s’agit de se reconnecter à l’économie qui crée des richesses, satisfait des besoins, d’édicter des règles pour que les banques participent à cette reconquête, de pénaliser et de combattre la spéculation.

 

Soyons clairs : sans s’atteler à ce chantier-là, aucune politique de gauche n’est possible.

Partager cet article
Repost0

commentaires