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29 août 2013 4 29 /08 /août /2013 11:44

La perspective de frappes aériennes sur la Syrie semble se préciser d’heure en heure. Il s’agit de « punir » Bachar Al Assad, selon l’expression de François Hollande.

Que le dictateur syrien soit un salopard et le bourreau de son propre peuple ne fait de doute pour personne. Mais une intervention militaire occidentale est-elle de nature à offrir une perspective démocratique à la Syrie ?

Bachar Al Assad est bien capable d’avoir utilisé des armes chimiques contre des populations civiles. Mais il n’est pas le seul. Il n’y a pas en face de lui que des progressistes et des démocrates. Des forces extrémistes et des fous de Dieu prennent un poids de plus en plus important. Et ceux-là aussi sont prêts à tout pour parvenir à leurs fins.

Des enquêteurs de l’ONU tentent d’établir les responsabilités mais il apparait que Washington, Londres et Paris soient prêts à intervenir sans attendre leurs conclusions, d’autant que le recours à la force devrait s’opérer hors de l’instance internationale, en raison de l’opposition de la Russie et de la Chine.

Tout cela est donc bien hasardeux et, disons-le, extrêmement dangereux. Le remède risque d’être pire que le mal.

Nul n’ignore que cette région du monde est une poudrière.

Et puis ne convient-il pas de tirer les leçons des expériences précédentes ?

Où en est l’Irak dix ans après le déclenchement de la guerre de Bush au prétexte inventé de toutes pièces de la détention d’armes de destruction massive ? C’est le chaos.

Où en est l’Afghanistan après douze ans de présence militaire occidentale ? Les talibans sont toujours là face à un pouvoir rongé par la corruption et qui renforce leur crédibilité.

Où en est la Libye ? Les factions rivales se déchirent.

La Syrie présente une configuration sans doute pire encore car l’opposition y est totalement disparate avec, de surcroit, l’engagement des émirats du Golfe, l’envoi de djihadistes sur le terrain, qui rendent actuellement impossible tout règlement politique.

S’il est un geste utile à faire, il est davantage dans l’aide que nous pouvons apporter aux forces démocratiques syriennes afin qu’une alternative se dessine et que s’éloignent les dictatures qu’elles soient militaires ou théocratiques.

La perspective qui aujourd’hui menace est d’ajouter la guerre à la guerre et les morts aux morts.

Voici dix ans, la France pouvait s’honorer de se dresser contre les projets de va-t-en guerre de Bush en Irak. Il est regrettable que tel ne soit pas le cas aujourd’hui.

L’Assemblée nationale est convoquée, le 4 septembre prochain, pour débattre de ce sujet mais sans vote. Avec mon groupe parlementaire, nous mettrons en avant tous les risques que présente cette nouvelle aventure militaire.

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