Le projet de loi Macron « pour la croissance et l’activité » n’est pas encore publié. Il fait pourtant beaucoup parler de lui d’ores et déjà.
L’Assemblée nationale devrait l’examiner au début de l’année 2015. Il se présente comme un concentré de régressions sociales conforme à la ligne libérale qu’Emmanuel Macron incarne.
Parmi les mesures emblématiques figure l’extension du travail du dimanche.
Ainsi les maires disposeront-ils du pouvoir d’autoriser le travail non plus cinq mais douze dimanches par an dans les commerces.
En outre, les actuelles zones touristiques et les périmètres d’usage de consommation exceptionnelle (Puce) se transformeront respectivement en zones touristiques (ZT) et en zones commerciales (ZC) afin de permettre à un plus grand nombre de commerces d’ouvrir le dimanche.
S’y ajouteront les zones touristiques internationales (ZTI) pour permettre aux touristes de faire leurs courses en nocturne.
On nous assure que les salariés qui travailleront le dimanche seront des volontaires avec une rémunération majorée et un repos compensateur.
Ce volontariat sera, en réalité, tout relatif d’une part parce que nombre de salariés n’oseront pas refuser sous les pressions patronales, d’autre part parce que le pouvoir d’achat en berne constitue en soi une incitation à sacrifier les jours fériés.
Voilà en tout cas une mesure qui en dit long sur la conception que ses promoteurs ont de la société : celles et ceux qui la composent ne sont plus des citoyens mais des consommateurs.
Il faut donc en finir avec ce temps inutile passé en famille, au repos, à faire du sport ou à se cultiver.
Passez donc vos dimanches au centre commercial et faites chauffer la carte bleue ! Telle serait donc désormais la plus sûre garantie de l’épanouissement personnel. Quant aux salariés mobilisés, qui vous permettront d’accéder aux temples de la consommation afin d’enrichir un peu plus les grands groupes qui les détiennent, ils auront la semaine pour faire leurs courses.
Quelle magnifique société on nous prépare !
Quand je pense qu’au 7ème jour de la création, même Dieu se reposa !
Il faut dire qu’il n’avait pas encore créé Carrefour, Auchan, Intermarché, Casino et les autres.
