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6 mars 2015 5 06 /03 /mars /2015 12:12

J’ai participé au groupe de travail mis en place par le Premier ministre, en décembre dernier, et destiné à réfléchir à l’avenir des concessions d’autoroutes conclues avec les géants du BTP en 2005. Huit députés et sept sénateurs en ont fait partie.

Cette initiative de Matignon faisait suite au rapport de l’Autorité de la concurrence, qui établissait que les sociétés d’autoroutes avaient transformé les concessions, qui leur avaient été consentie pour une bouchée de pain, en véritables rentes. Ainsi, sur 100 € de péages, entre 20 et 24 € constituent des bénéfices nets et les dividendes versés aux actionnaires ont été multipliés par huit en sept ans (14,9 milliards €).

La mise en place du groupe de travail intervenait également après le dépôt par les parlementaires communistes, d’une proposition de loi (André Chassaigne et moi-même en étions les initiateurs) visant à renationaliser notre réseau autoroutier. Nous l’avions popularisée par une opération  de communication au péage de Chamant sur l’A1, en novembre dernier.

De leur côté, 152 députés socialistes, dans le prolongement des préconisations de la mission d’information parlementaire sur les autoroutes, à laquelle j’ai également participé, proposaient de résilier les contrats.

Au sein du groupe de travail, nous avons auditionné de nombreux « experts » contrôlés, la plupart, par Bercy. Au final, la montagne va accoucher d’une souris.

Tous se sont appliqués à nous convaincre que ni la nationalisation, ni la résiliation n’étaient envisageables, car jugées trop coûteuses, ce que je conteste formellement.

Au regard du racket pratiqué sur les usagers, le retour à une maîtrise publique, même si le rachat a un coût, permettrait, tant à l’Etat qu’aux automobilistes, d’y gagner.

A l’inverse, il y a fort à craindre que nous ne débouchions, pour conclure, sur une négociation de marchands de tapis entre les géants du BTP et l’Etat, afin que ce dernier récupère une partie du gâteau, dont les premiers se goinfrent, seuls, actuellement.

Dans cette perspective-là, les usagers ne verront guère les tarifs de péages baisser. N’évoluera que la répartition des bénéfices entre les concessionnaires et l’Etat, selon la recette du pâté d’alouette (un cheval – une alouette).

Dans ces conditions, nous préparerons de nouvelles initiatives destinées à fédérer celles et ceux qui veulent mettre un terme à cette situation.

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