Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 octobre 2009 5 02 /10 /octobre /2009 15:47

24 salariés de France Télécom ont mis fin à leur jours depuis le début de l’année 2008. Je suis étonné de la compassion dont font preuve, depuis quelques jours, les dirigeants politiques de notre pays. M. Lombard, le PDG, est maintenu à son poste et simplement invité à mettre un peu d’huile dans les rouages de sa machine à broyer.

Rappelons d’abord que France Télécom était une entreprise publique. Elle est aujourd’hui un établissement privé au cœur de la mondialisation capitaliste.

Il s’agit de se faire une place face à Google et à Free. Il a fallu transformer les techniciens, qui installaient les lignes fixes, en vendeurs de téléphones mobiles et de Livebox Internet.

« Une partie des employés n’arrive pas à changer de culture », déclarait M. Wenès, recruté par M. Lombard et venu d’un cabinet américain, spécialisé dans la réduction des coûts. « Il faut passer du 22 à Asnières à la Livebox » ajoutait-il.

Ainsi France Télécom s’est-elle engagée dans une course effrénée à la performance, mettant sous une pression insupportable ses salariés, ses cadres, lesquels se sont vus soumis à des évaluations incessantes, à une mobilité imposée, à des objectifs inatteignables, bref à une déshumanisation du travail, une version nouvelle des « Temps modernes » de Chaplin, à l’heure de l’informatique et d’Internet.

Le sociologue Jean-Pierre Le Goff avait écrit en 2003 (éd. La Découverte) un remarquable petit ouvrage qu’il avait intitulé « la barbarie douce ». Il y analysait l’adaptation depuis les années 80 aux mutations du monde contemporain liées au déploiement du libéralisme et la véritable barbarie que cette modernisation aveugle installe au cœur des rapports sociaux, en particulier dans l’entreprise.

A lire d’urgence pour se convaincre qu’il faut sortir de cette folie destructrice d’humanité.

Partager cet article
Repost0

commentaires